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Lambrinidis (Droits de l’homme) impatient de commencer son travail

(BRUXELLES2)  « Mon enfance en Grèce a été marquée par la dictature, par mon père qui était un homme brillant et défenseur de la démocratie dès les débuts et ma mère atteinte du cancer et qui est décédée trois mois avant la fin de la dictature », voici en quelques mots comment Stavros Lambrinidis, le nouveau représentant spécial de l'UE pour les Droits de l'homme, s'est présenté lundi devant les députés de la commission des Affaires étrangères (*). « Ce poste n’est pas un travail mais la consécration d’une vie » a-t-il ajouté. « Je suis heureux, je vais avoir les droits de l’Homme comme priorité, quelque soit le pays et quelque soit le sujet. Je suis impatient de commencer » Le reste de l'audition n'a, pour autant, pas été d'un enthousiasme débordant et n'a pas vraiment permis de saisir aux observateurs la nature du travail du nouveau représentant spécial...

Le Parlement doit être actif dans la définition du mandat

Issu de ce Parlement, S. Lambrinidis a d'abord su employer les mots qu'il faut pour convaincre ses ex-alter ego de leur rôle. « Je crois dans le travail du Parlement ». (...) Je souhaite que vous (le Parlement) me définissiez mon mandat ». Pour lui le Parlement va avoir une place centrale, tant sur le plan formel qu’informel, grâce aux liens personnels qu’il entretient avec l’institution ou, de manière plus générale, vu le combat du Parlement pour les droits de l’Homme. « C'est une responsabilité partagée. Et nous allons travailler main dans la main ». Des échanges de points de vue devraient ainsi être organisés régulièrement. Il reste à en définir les modalités pratiques (sans doute via la commission des Affaires étrangères ou en plénière).

Efficacité avant visibilité

L'objectif du nouveau représentant spécial est d’augmenter l’efficacité de la politique européenne des droits de l’Homme. Mais la visibilité est un objectif secondaire. « Avec l’efficacité viendra naturellement la visibilité. » Il entend également être au « maximum » au plus près du terrain possible, en liaison avec les partenaires européens, les Etats (qui respectent ou non les droits de l’Homme) ainsi que les partenaires privés au niveaux local, national et international. Il est nécessaire, selon lui, de protéger et soutenir les groupes qui visent à faire respecter les droits de l’Homme dans le monde. « Je ne peux pas vous promettre que je réussirai, mais je peux vous promettre que je donnerai tout pour réussir. »

L'UE doit être un exemple.

Lambrinidis a mis l'accent sur le respect du droit humanitaire et du droit international. La question de la protection de la liberté d'expression sur internet est aussi une question cruciale. « Nous devons reconnaître aujourd'hui que le cyberspace est un espace bien réel » pour l'exercice des libertés, a-t-il précisé. Cependant il a fixé une limite à son action. Celle fixée par son mandat : le respect des droits de l’Homme à l’intérieur de l’UE. « Mon mandat n’a rien à voir avec le respect des droits de l’Homme au sein de l’Union Européenne. Nous avons cependant besoin d’une réelle cohérence » a-t-il reconnu. « L’Europe est un soft power et sa crédibilité mondiale influence les autres à changer leurs manières de faire. »  Une demande de plusieurs eurodéputés d'ailleurs qui souhaitent éviter le "double standard".

Rédaction de B2

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