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Brève blogPiraterie maritime

Dernières nouvelles de la piraterie (9 septembre 2012)

(BRUXELLES2) Des activités suspectes continuent d'être signalées dans le sud de la mer Rouge (SRS) et dans la région au nord du détroit de Bab-al-Mandeb (BAM). Les « navires marchands sont ainsi invités - par les forces de la coalition anti-pirates - « à être particulièrement vigilants et faire en sorte que les mesures d'auto protection sont en place » (lire également : Ne pas baisser la garde maintenant !). La saison de la mousson du Sud-Ouest, entre Juin et Septembre, rend en effet difficile la navigation pour les petits skiffs pirates en haute mer. Et ceux-ci se sont rabattus sur des zones moins exposées comme le Golfe d'Aden (GOA), le sud de la mer rouge ou le détroit de Bab-al-Mandeb.

Attention aux méprises

Les navires marchands sont cependant avertis de ne pas se méprendre et faire un bavure, particulièrement au large de l'Inde, où plusieurs incidents ont été observés. « Un grand nombre de navires de pêche opèrent également dans (ces zones) et jusqu'à 50 miles nautiques au large de la côte ouest de l'Inde. Les navires de pêche peuvent approcher un navire marchand pour maximiser les possibilités de pêche ou pour protéger les filets de pêche » prévient le QG de l'opération anti-piraterie de l'OTAN (Ocean Shield). Les navires de pêche indiens sont généralement effilés, motorisés, avec des moteurs hors-bord et avec 4 à 6 membres d'équipage. « Les capitaines sont donc priés de veiller à ce que font la distinction entre les navires de pêche et les pirates potentiels, les pêcheurs peuvent en effet parfois porter des armes légères » pour justement se protéger des pirates ou autres bandits des mers.

La piraterie courte s'ancre dans le Golfe de Guinée

C'est aujourd'hui au large du Golfe de Guinée qui s'est déplacée la piraterie. Mais selon des modalités et des objectifs différents. Les pirates interviennent essentiellement sur les navires pétroliers et barges d'exploitation nombreuses dans la zone. Le plus souvent, ils pillent le matériel à bord, prennent l'argent liquide et le pétrole le cas échéant, et s'en vont. Au besoin une rançon est rapidement négociée. La capture du navire peut être violente. Et, bien souvent, des marins peuvent être blessés. Mais c'est plus rarement qu'ils emmènent les otages à terre à la mode somalienne.

Ainsi la marine nigériane est intervenue mercredi (5 septembre), pour reprendre le contrôle d'un pétrolier de Singapour, le MT Abu Dhabi. Celui-ci avait été capturé, mardi soir, à 30 miles des côtes nigérianes, près de Lagos avec 23 indiens à bord. L'équipage s'était réfugié à bord d'une citadelle. Et les pirates ont fui à l'approche du navire de la marine nigériane. Aucun coup de feu n'a été échangé, souligne celle-ci.

Deux semaines plus tôt, c'est la frégate française Ventôse qui était intervenue « en coordination avec les autorités nigériennes », pour repérer un pétrolier battant pavillon britannique, avec 50.000 T. de pétrole, a été détourné par des pirates au large du Togo, le 28 août. « Après une journée de recherche, un vol de l’hélicoptère du Ventôse a permis de localiser le pétrolier » précise la marine nationale française. Une filature effectuée « en toute discrétion ». Cette « traque silencieuse a duré jusqu’à ce que l’hélicoptère décèle deux embarcations rapides se dirigeant vers la côte. Un contact avec le bord a confirmé que les pirates étaient bel et bien partis ». Sur place, la situation n'était pas mirifique. Deux marins de l'équipage (qui en comptait 26) avaient été blessés et laissés sans soins depuis 48 heures. Le médecin du bord du Ventôse est monté à bord du pétrolier pour soigner les deux hommes, dont l'un « souffrait d’une blessure par balle à la jambe ». Le pétrolier a ensuite poursuivi son chemin.

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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