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Syrie : l’UE sur la ligne de l’ONU plutôt que sur les USA. Projet de renforcer l’embargo sur les armes

(BRUXELLES2) La situation en Syrie sera bien sûr à l'ordre du jour du Conseil des Affaires étrangères ce lundi (25 juin, Luxembourg). Les 27 devraient répéter leur appel au retrait de l'armée des villes. Ils devraient ainsi refuser la militarisation du conflit, en ne plaidant pas pour une intervention militaire. « Il faut plutôt soutenir le plan Annan même s’il ne fonctionne pas bien » explique un haut diplomate européen, « continuer à soutenir la mission observateurs, plaider pour l'arrêt violence, l'accès à l’aide humanitaire, pour l'unité des groupes d'opposition, afin que l'opposition syrienne soit unie et unifiée, pour que les discussions politiques en cours débouchent sur un processus de transition. » C’est la « ligne que défendent à la fois Ban Ki Moon et Koffi Anan » qu'entend ainsi suivre l'Union européenne. Les sanctions seront également étendues, avec l'ajout d'une nouvelle personne et de quatre entités économiques sur la liste des cibles de l'UE.

Discussion en cours sur le contrôle des armes

L'Europe est aussi pour le « renforcement de l'embargo sur les armes». Pour l'instant, il s'agit uniquement d'une décision européenne, pas d'une décision internationale. Des pays ne sont pas automatiquement sur cette ligne : Etats-Unis notamment (mais aussi Russie). Mais l'UE n'entend pas suivre la voie de l'escalade. Il y « a, à l’évidence, des livraisons d’armes, d’ailleurs de part et d’autre » constate un diplomate européen. Et cela participe de la militarisation du conflit que rejette l'Union européenne. Ce renforcement pourrait s'opérer selon deux voies. D'abord en clarifiant le fait que les assurances qui couvrent le transport des armes vers la Syrie sont bel et bien concernées par les sanctions (et donc interdites). Cela a été fait la semaine dernière au niveau des groupes de travail. Ensuite en voyant voir comment autoriser l'inspection de bateaux de pays tiers naviguant dans les eaux territoriales des Etats Membres. Même si la question pourrait être évoquée par un ou deux Ministres, le dossier ne semble pas être mûr et doit encore être retravaillé en groupe de travail, selon plusieurs diplomates.

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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