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Les diplomates essuient les platres. Première visite dans le “Ashton’s camp”

La porte d'accès du Service. En anglais, exclusivement...

(BRUXELLES2) Ca y est. C'est fait ou quasiment fait ! Les diplomates européens sont peu ou prou tous installés dans leur nouveau bâtiment, situé sur le Rond-Point Schuman. Un batiment qui n'a toujours pas de nom de code sinon celui du "Capitals" - pour lequel il a été vendu. Il ne reste plus vraiment que les hauts responsables du service à venir prendre place dans un sixième étage conçu comme le point d'orgue de cette installation. Eh oui, vous l'aurez compris... J'ai pu faire une première incursion dans ce nouveau bâtiment, qui ressemble encore un peu à un chantier, très symbolique d'ailleurs de la diplomatie européenne en construction. NB : il n'y a pas encore de nom à ce bâtiment vendu sous le nom de "The Capitals"... Ahston's camp, qu'en pensez-vous ? C'est mieux que "le 242" qui fait un peu boite de nuit !

Suivez le guide

Quand un diplomate d'un pays étranger en poste à Bruxelles arrive au  service diplomatique européen... Pardon ! "L'European external action service" ainsi que l'exibe fièrement son papier A4 en couleur scotché sur la porte de vitre, il n'est pas frappé de prime abord par l'accueil. Ici dans ce nouveau batiment du SEAE sis au 242 rue de la Loi, pas ou peu de cérémonial d'entrée. On peut dire même que le protocole est supprimé au profit du traitement du quidam moyen... Sans être pour les ors et paillettes, force est de constater que si l'on n'est pas dans des bungalows, il manque un minimum de standing et d'accueil.

Un parcours d'obstacle... Sa voiture arrêtée en double file - il n'y a pas de point de stationnement devant la porte - l'ambassadeur très digne peut tout d'abord contourner une voiture en stationnement, puis soulever un ruban marqué police" qui empêche l'accès par le trottoir, pour pénétrer ensuite dans l'enceinte du service, et montrer patte blanche aux agents de sécurité, sagement reclus à l'intérieur. Aucune garde statique à l'extérieur. Amis terroristes, vous pouvez arriver à placer votre paquet piégé, ou mieux votre voiture devant, sans aucun risque... même pas une contredanse !

Le contrôle est draconien... (humm). C'est-à-dire que l'amabilité surtout n'est pas au rendez-vous. Le quidam - alias ambassadeur - devra parfois répéter au moins deux fois son nom au factotum de G4S, indiquer qui il vient voir, et consigner son nom sur le répertoire lui-même. Inutile d'espérer venir avec une délégation de plus de 3 ou 4 personnes, il n'y aura pas de place possible entre la porte et le comptoir des agents de sécurité. Quant à espérer un fauteuil ou une chaise pour attendre... Non c'est debout, au comptoir, comme au bistrot... le café et le sourire de la serveuse (du serveur) en moins ! Malgré tout, se dégage une certaine convivialité. Bien obligé... On peut discuter entre invités, échanger des vues stratégiques sur le monde, le Moyen-Orient, l'Afrique, la Russie... Intéressant !

Quant ensuite, notre ambassadeur se dirigera vers les étages, inutile d'espérer un quelconque salon de réception, avec rafraichissement, tableaux de maitre et bibelots ramenés de Chine, d'Afrique ou d'ailleurs... Non. Même pas une simple carte ou un simple poster aux murs. Simplicité ! C'est une salle de bureau, tout à fait anonyme, et ordinaire, qui accueille les visiteurs. Le vitrage, sympathique permet à chacun de savoir qui visite qui... La transparence ! Photocopieuses ou meubles de bureaux, au besoin qu'on n'a pas pu caser ailleurs.  Rien sur les murs encore. A suivre...

Couleur vive... Ca réveille !
Si vous oubliez qui appeler en cas d'urgence... remarquez l'humour bruxellois, avec la résurgence du 22 à Asnières cher à Fernand Reynaud (pour les urgences)
Profitez-en, libres d'accès ou presque... les futurs portiques de sécurité
Le patio intérieur, convivial, vert, un des seuls endroits chaleureux de l'édifice
La future cafet ! normalement. Pour l'instant, réservée aux adeptes des plaques de plâtre ou sol à poser... Amateurs ?

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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