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La mission au Sahel revue à la lumière de la situation au Mali ?

La mission de l'UE de formation de la gendarmerie au Niger pourrait-elle être complétée par une formation de l'armée ou de gardes-frontières ? (crédit : ONU)

(BRUXELLES2, exclusif) Le coup d'Etat au Mali pourrait obliger les Européens à accélérer et à revoir le format de la mission PeSDC qui doit être déployée au Niger pour former la gendarmerie, selon des informations communiquées à B2. Outre la formation de la gendarmerie, pourrait aussi être ajouté un élément militaire avec la formation de l'armée et/ou de gardes frontières. Une nécessité pour le Niger pour protéger sa frontière nord avec le Mali. Mais il est aussi nécessaire de déployer « vite » la mission civile au Niger. Le concept d'opération (Conops) devait être préparé pour juin ; il « faut sans doute accélérer la préparation » a assuré un haut diplomate européen à B2 ; et cela peut paraître « un peu contradictoire avec tout aménagement supplémentaire de la mission ». Le Comité politique et de sécurité (COPS) doit se pencher sur la question ces jours ci (réunion ce vendredi mais aussi lundi matin à Luxembourg). De « façon générale », cela « pose aussi la question de la lourdeur de nos procédures » de mise en place d'une mission de la PeSDC, a-t-il ajouté.

Aide à la CEDEAO

Un officier de l'Etat-Major de l'UE est déjà parti à Abuja, siège de la CEDEAO/ECOWAS - la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest. Objectif : assurer la liaison avec les Européens et aider les Africains à définir leurs besoins sur une opération au Mali. Il s'agit d'examiner notamment dans quelle mesure les Européens pourraient aider à cette mission des militaires africains, au niveau logistique notamment, mais aussi politique. La bonne planification de la mission et la définition de son objectif sont très importants. La mission de 3000 militaires que s'apprête à déployer au Mali la CEDEAO pourrait, en effet, avoir trois objectifs, très différents : soit préserver le sud du Mali, soit établir une zone tampon au-dessous de Tombouctou et Gao, soit reconquérir le nord. Selon le choix d'une ou de l'autre option, cela implique des positionnements et des moyens différents. Cette planification de l'opération pourrait recevoir le soutien européen. Concernant les moyens, il n'est pas question d'une mission PeSDC ; mais davantage d'utiliser des outils financiers comme la Facilité de paix pour l'Afrique. Avec juste une difficulté : celle-ci est « déjà fortement mise à contribution pour l'Amisom en Somalie ». Et elle arrive au bout des ressources disponibles.

Lire aussi : L’UE continuera de soutenir les efforts de l’AMISOM. Mais pas toute seule

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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