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L’optimisme démesuré de Rasmussen agace…

(BRUXELLES2) Semaine après semaine, à chaque incident - grave ou moins grave - qui peut surgir à chaque instant en Afghanistan, Anders Fogh Rasmussen le secrétaire général de l'OTAN vient devant les journalistes, en personne ou par l'intermédiaire de son service "presse", pour rassurer et expliquer que tout va bien. Un attentat devient ainsi un incident "isolé", presqu'un accident de la route ; l'attaque de talibans, l'occasion de tester les forces afghanes. Et à l'écouter l'Afghanistan serait presque un riant pays où faire du tourisme... Enfin dans quelques années !

Le cheerleader et les pompoms girls

Et cela commence à agacer apparemment dans les couloirs de l'OTAN. « Même un cheerleader vérifie que ses girls derrière ont bien les pompons en ordre » explique Ils commencent à être « nombreux à dire à Rasmussen qu’il ne rend pas service avec son optimisme (démesuré), en disant qu’il n’y a pas de problème. Nous n'avons pas besoin de dire que tout est parfait. (...) Nous devons parler un langage à nos opinions. Il faut que les opinions savent ce qu’on fait précisément après 2014, et quelles missions, on peut mener. »

Que feront les talibans après 2014

Coté ministériel, aussi, on ne se cache pas que les difficultés sur le terrain ne sont pas minces. Gérard Longuet - que j'ai pu rencontré avec quelques journalistes à l'issue de la réunion ministérielle n'a pas caché ce fait. A la question de savoir si il y a une amélioration sécuritaire ?, il a commencé par un long soupir avant de détailler sa position. Cela « dépend de l’objectif que l'on veut atteindre. Il y a un territoire afghan. Et les territoires soumis à transition sont gérés par l’État afghan. On circule sur les routes. » (...) « De là à dire qu’il n’y a plus d’opposition armée sur place, je ne me hasarderais pas. » La récente offensive de printemps des talibans pourrait être dans tous les esprits. Pour le ministre, ce n'est pas vraiment un fait nouveau et son importance doit être relativisée. « Ce n'était pas l'offensive du Têt » (par référence à l'offensive du Vietcong en janvier 1968 contre une centaine de villes au Vietnam). En revanche « On ne sait pas si les talibans n’attendent pas la date de 2014 en prenant des positions. » Effectivement, l'après 2014 semble une inconnue.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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