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Syrie: soutenir l’ONU, sanctionner mais laisser une porte ouverte

(BRUXELLES2) L'Union européenne est sur la sellette pour son action à la Syrie. Le récente débat au Parlement européen l'a montré. Et la Haute représentante pour les Affaires étrangères a défendu l'action entreprise. Plusieurs eurodéputés ont souligné les difficultés de la situation. José Ignacio Salafranca Sanchez-Neyra (Parti populaire, Espagne) a fait remarquer qu'il s'agissait d'un "jeu" complexe, où il fallait prendre en compte l'Arabie Saoudite et l'Iran qui "cherchent à exercer leur influence", l'Egypte "et son rôle dans tout le printemps Arabe", la campagne électorale aux Etats-Unis, mais aussi bien sûr la Chine et la Russie. La socialiste belge Véronique de Keyser a elle insisté sur cette complexité tout en déclarant que le plan d'Annan était la seule solution. Enfin, la députée verte allemande Franziska Brantner  a appelé à une application plus stricte de l'embargo sur les armes, en faisant référence aux bateaux chypriote et allemand transportant des armes vers la Syrie.

Soutien inconditionnel à l'ONU

Catherine Ashton a d'abord rappelé son soutien inconditionnel au plan en 6 points de Kofi Annan, qui "n'est pas optionnel". Elle a rappelé que "l'UE et les Etats Membres sont prêts à fournir tout support nécessaire à la mission d'observation" de l'ONU. Une "Situation Room" avec les Etats de la Ligue Arabe a ainsi été créée "pour améliorer les communications" et "nous fournissons une formation pour développer leur analyse et leur capacité à répondre aux situations de crise". Elle a ensuite passé en revue les différents instruments de négociation mis en place.

Soutien aux réfugiés

Le soutien aux pays voisins est important et Catherine Ashton félicite la Turquie qui a fourni une réponse "rapide et professionnelle" aux 25 000 réfugiés syriens sur son territoire. Elle a affirmé s'être réunie avec la Plateforme de Crise (Crisis Platform), qui regroupe "tous les services pertinents du SEAE et de la Commission" (*). Par ailleurs, elle a déclaré travailler étroitement avec chaque Etat Membre afin d'obtenir "une réponse coordonnée de l'UE".

Sanctionner

Là aussi, elle a évoqué les sanctions contre le régime: "la dernière vague de sanctions a été acceptée lors du Conseil Affaires Etrangères du 23 mars et nous travaillons sur une nouvelle vague". Par ailleurs, toute coopération avec le gouvernement syrien a été coupée, tout en maintenant l'aide humanitaire et le soutien aux étudiants, à l'opposition et aux défenseurs des droits de l'homme.

... Mais laisser ouvert la délégation à Damas

Enfin, il est nécessaire de garder la délégation de l'UE à Damas ouverte, "tant que la situation sécuritaire le permet". Il s'agit à la fois d'être sur place pour mieux etre au courant de la situation, d'être près de la population ainsi que de permettre aux Etats Membres qui ont suspendu les activités de leurs ambassades de maintenir un certain contact ( Espagne, Italie, Belgique et Pays-bas).  Catherine Ashton a terminé son intervention en encourageant l'opposition syrienne à développer une "vision commune sur l'avenir de la Syrie" qui inclurait tous les syriens sans distinction.

(*) (ECHO (DG aide humanitaire), DEVCO (DG développement), CMPD (Crisis Management and Planning Department), Crisis Coordinator, CPCC (Civilian Planning and Conduct Capability), EUMS (Etat Major de l'UE) et le réseau de délégations)

Rédaction de B2

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