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Otage tué au Nigeria. Un sentiment d’humiliation et de colère à Rome

(BRUXELLES2) Humiliation, colère, ces mots reviennent souvent dans la presse italienne ce matin après la mort d'un otage Italien au Nigeria suite à une opération combinée des forces britanniques et nigérianes. Apparemment, Rome n'était pas au courant de la décision du Royaume-Uni d'intervenir par la force pour libérer les otages. Et Mario Monti, le Premier ministre, a été informé par Cameron de la mort d'un de ses citoyens. Cette désinvolture est jugée sévèrement dans la péninsule. « Une humiliation inacceptable. Les excuses ne suffisent pas » explique le Corriere della Sera : « Le Royaume-Uni est encore nostalgique de sa gloire impériale, ce qui le conduit à entreprendre ses actions militaires de façon isolée, mû par un sentiment de supériorité. Les responsabilités britanniques sont évidentes : la gestion de la mission, son échec, l’absence de communication avec l’Italie. » Du coté britannique, on tente de rester fair play. Rome a été avertie de l'opération dès le début et ne s'y est pas opposée, a expliqué William Hague à Copenhague. Version légèrement différence coté italien. Le gouvernement italien n’avait pas été mis au courant de la décision de Londres d’engager une opération aussi importante et Monti a été informé par un coup de téléphone d’excuses de Cameron. Des excuses ne suffisent pas, il faut une explication... répond-on au Quirinal, après une réunion du Comité interministériel pour la sécurité de la République. Pour le président Giorgio Napolitano, « il est nécessaire d'avoir une clarification sur la politique et diplomatique ».

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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