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Les Européens restent quand même divisés sur la Syrie

(BRUXELLES2, sommet européen) La Syrie constituait le seul sujet majeur sur la table du Conseil des Chefs d'Etat et de gouvernement. Et il est arrivé très tard dans la conversation. Seulement, lundi en fin de matinée pour quelques dizaines de minutes de conversation. Bien court pour une discussion stratégique sur ce qui constitue tout de même un des principaux drames politiques du moment. Si les "27" sont d'accord sur l'essentiel, c'est-à-dire la condamnation du régime, l'arrêt des violences, l'accès humanitaire, la nécessité d'une transition démocratique, l'augmentation des sanctions, et des précisions apportées sur la traduction en justice des responsables des actes criminels (voir : Syrie : les 27 appellent la Russie et la Chine à faire un effort),  ils diffèrent sur un point majeur : la fermeture des ambassades.

Sécurité des ambassades et rejet du régime contre protection des ressortissants et volonté de maintenir un point de dialogue

Le Royaume-Uni avait déjà annoncé, hier, fermer son ambassade et rapatrier son personnel. La France l'a annoncé aujourd'hui, par la voie de Nicolas Sarkozy. Et la Belgique devrait le faire à la fin du mois ; l'ambassadrice qui avait été rappelée en consultation repart sur place à Damas, mais avec un objectif fermer l'ambassade, ce qui devrait être fait au plus tard à la fin du mois. L'enjeu n'est pas seulement de sanctionner le régime syrien ; il y a une « vraie crainte sur la sécurité » rapport un diplomate d'un Etat membre. La crainte d'un scénario à l'iranienne, avec blocage de l'ambassade ou prise d'otages de certains diplomates. Selon les informations parvenues à B2, l'Allemagne et l'Autriche soutiennent également cette position. Mais d'autres Etats - comme Chypre ou la Roumanie - sont plus sceptiques. Le président roumain, Basescu, a mis en avant le nombre important de ressortissants roumains encore sur place, et la nécessité de garder l'ambassade ouverte. Plusieurs pays n'ont pas pris part à ce débat et ont observé un « silence poli » à la proposition franco-britannique. Un terme diplomatique pour signifier une absence d'accord. Un point confirmé par un diplomate. Cette proposition n'a pas « rencontré énormément d'enthousiasme ».

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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