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La Birmanie retrouve une couleur démocratique, l’UE envoie une mission électorale

La délégation du Parlement Européen rencontre Aung San Suu Kyi, le 29 février 2012 à Yangon, Birmanie (Crédit : Parlement européen)

(B2) Les élections du 1er avril en Birmanie sont une bonne étape dans la transition démocratique en Birmanie. L'UE le reconnaît et va par conséquent déployer "une petite mission d'experts" à la demande des autorités birmanes.

Des réformes qui vont dans le bon sens

Ces élections font partie du "remarquable programme de réformes" entrepris par le gouvernement birman et que la Haute représentante, Catherine Ashton, au nom de l'UE, "accueille favorablement". Le processus de réforme birman a commencé au début de l'année 2011. "La libération de prisonniers politiques et le dialogue entre le gouvernement et l'opposition, notamment Daw Aung San Suu Kyi, sont tous d'importants développements positifs, tout comme les efforts actuels pour assurer la paix avec les groupes ethniques armés et l'engagement de réforme économique" a indiqué le porte-parole de la Haute Représentante.

Une levée graduelle des sanctions

Si l'UE félicite les développements récents, elle n'en est pas moins "préoccupée par des rapports sur des intimidations et autres irrégularités commises par certaines parties". Le message est assez clair: la levée des sanctions restantes et la reprise de relations normales avec le pays sont conditionnés par la poursuite des réformes et, à plus court terme, par le déroulement pacifique et démocratique de ces élections. Un premier pas a été franchi le mois dernier. Au Conseil des Affaires étrangères de janvier, les "27" avaient en décidé de lever certaines sanctions. Décision devenue effective le 17 février avec la levée de l'interdiction de visas pour 87 personnes, dont le pre?sident, les vice-pre?sidents, les membres du cabinet et les pre?sidents des deux chambres du parlement ainsi que les membres de leurs familles ; leurs avoirs restant, en revanche, gele?s dans l'Union européenne. La poursuite de la révision de la politique européenne vis-à-vis de la Birmanie sera discutée lors du prochain Conseil des ministres des Affaires étrangères le 23 avril. Une nécessité d'autant que les sanctions actuelles expirent le 30 avril.

Une mission électorale sur place pour veiller au bon déroulement

Même si elles ne sont que partielles - 48 sièges seulement étant sujet à la compétition (sur plus de 500) - ces élections sont néanmoins "significatives" et permettent à l'UE de revoir sa politique vis-à-vis du pays. La mission électorale européenne aura pour tâche d'assurer "une présence internationale", répondant par là à une demande directe des autorités birmanes. Des membres de l'ASEAN, des Etats-Unis et de l'Australie seront également présents. Les experts seront chargés de surveiller les élections et la réaction du gouvernement face à d'éventuelles violations. Le Parlement Européen sera représenté dans cette mission. Ce qui "démontre ainsi la cohérence de l'Union". Une délégation de 11 eurodéputés, présidée par Werner Langen (CDU, Allemagne), s'est d'ailleurs rendue il y a peu (fin février) dans le pays afin de porter un message de soutien à  l'opposition et encourager le gouvernement à poursuivre ses efforts de réforme.

Rédaction de B2

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