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Entre Juppé et Ashton, pas l’ombre d’une feuille de papier !

salle de presse au gymnich à Copenhague, tard le soir ... (© : NGV / B2)

(BRUXELLES2 à Copenhague) Ce n'était en aucun cas une critique mais une simple contribution au débat, l'exercice normal des relations entre les ministres des Affaires étrangères et la Haute représentante de l'UE, assure l'entourage d'Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères, évoquant la lettre envoyée à la Haute représentante. C'est d'ailleurs Catherine Ashton qui, dans sa lettre d'invitation, a demandé à chacun des Ministres de lui faire parvenir leurs idées sur les thèmes du gymnich (le conseil informel des ministres des Affaires étrangères). Une demande précisée un peu plus tard dans une seconde lettre, envoyée d'ailleurs assez tard aux ministres (le 6 mars), et les appelant à réagir sur différents thèmes la cohérence des différentes actions entreprises sur l'action extérieure au niveau de l'Union européenne, des droits de l'homme... Quelques pays ont répondu : Danemark, Autriche, Finlande, Italie... ainsi que la France.

Et le Ministre n'a fait en quelque sorte que répondre aux questions posées. Une obligation car il ne pouvait assister aux premières heures de la réunion. « Il se devait également de s'excuser de ne pas être présent. » Alain Juppé était effectivement au Maroc pour un voyage prévu de longue date, avec des entretiens à haut niveau notamment avec le Premier ministre ainsi que le Roi (*).

Plus généralement, on tient à préciser, côté français, combien Catherine Ashton n'a « pas un travail facile... avec nous tous ». Et elle a certaines réussites à son actif : « dans les Balkans, pour l'Iran également ». Notre interlocuteur, expérimenté, remarque ainsi tout l'intérêt du travail effectué dans les délégations. Avec un effort entrepris pour redéployer les effectifs du centre vers le terrain. Et « tout cela à budget égal. Car nous ne voulons pas augmenter le budget ». Sur la PSDC, également, notre interlocuteur note une évolution, C. Ashton se détache de la position classique britannique ; c'est peut-être pour cela que la presse britannique commence à parler de la remplacer... plaisante-t-il.

Réflexion sur la stratégie européenne de sécurité, or not ?

Certaines questions comme la stratégie européenne de sécurité auraient pu aussi être évoquées lors de gymnich, en tout cas elles figuraient dans la première lettre. Mais ce sujet ne se retrouvait pas dans la seconde. C'est l'Italie surtout qui suggérait une modification de cette stratégie. Mais cette demande n'a pas retenu l'attention de Catherine Ashton, qui souligne qu'elle voit difficilement la plus-value d'entamer ce travail aujourd'hui. Coté français, d'après les informations recueillies par B2, on un avis partagé, si une modification générale de la stratégie n'est pas automatiquement nécessaire. En revanche, « préciser certains éléments sur différents thèmes - comme par exemple les cyber-attaque ou le cyber-terrorisme - pourrait être très utile » précise un diplomate.

(*) Entretien portant sur les relations bilatérales France-Maroc, mais aussi certaines questions internationales (Syrie, Iran, UPM, accord de pêche). Le Maroc est d'ailleurs membre du Conseil de sécurité

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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