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L’AGS, le super drone de l’OTAN

(BRUXELLES2 au siège de l'OTAN) La réunion de Bruxelles des ministres de la Défense de l'OTAN aura été l'occasion pour les Alliés de décider la mise en place du dispositif dénommé AGS comme Alliance Ground Surveillance, permettant d'améliorer la capacité de surveillance et de reconnaissance aérienne. Un instrument « essentiel pour les opérations du futur » comme le souligne un responsable de l'Alliance.

Un des plus gros projets d'infrastructure de l'Alliance

L'AGS sera constitué de 5 drones HALE (Haute altitude, longue distance) RQ-4B Global Hawk, commandés depuis la base aérienne de Sigonello. Y seront concentrés les moyens de reconnaissance, surveillance et renseignement (JISR) comme le centre de formation d'exploitation des données (Nb: Une sorte de compensation pour les Italiens qui vont perdre un des quartiers généraux).

Ce dispositif sera financé par 13 des 28 membres de l'Alliance qui cotiseront au pot (Etats-Unis, Allemagne et Italie, pour les principaux pays (*) Français et Britanniques ne participeront pas directement au financement du dispositif. « Nous offrirons de la contribution en matériel » a précisé Gérard Longuet. Il s'agit ainsi des dispositifs d'acquisition et de surveillance, produits par les drones français. Les Britanniques utiliseront le même mode de contribution. « C'est un peu comme pour le système Awacs -  précisé à B2 un expert du dossier - Français et Britanniques ont leur propre capacité d'Awacs qu'ils mettent à disposition de l'Alliance. » Quant à l'Espagne, elle financera uniquement à hauteur de sa quote-part générale dans l'Alliance.

Le coût total de l'opération devrait se monter à 4 milliards de $, « un des programmes les plus couteux jamais entrepris par l'Alliance et un des plus compliqués technologiquement » se réjouissait un responsable de l'OTAN...  il y a quelques années.

Un projet ancien

On pourrait croire que ce projet ressort d'une des leçons retenues de l'opération par la Libye (Unified Protector) ; les Alliés participant à l'opération n'avaient pas de système de reconnaissance et surveillance et ont dû se reposer sur les Américains. En fait, si ce projet vient combler un des lacunes constatées, il remonte au début des années 2000 suivant un besoin déjà constaté par la conférence des directeurs d'armement. Au terme de deux années de réunions, un premier contrat avait ainsi été signé en avril 2005 avec le consortium d'industriels - l'Américain Northop Grumman, des industriels européens  (EADS, Thales, Galileo Avionica et Indra) et canadiens (General Dynamics Canada), réunis au sein du groupement TIPS (Transatlantic Industrial Proposed Solution). Le memorandum de programme (PMoU comme Programme Memorandum of Understanding) avait été signé en septembre 2009 Plusieurs études avaient suivi, notamment en 2009.

(*) ainsi que la Bulgarie, République tchèque, Estonie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Norvège, Roumanie, Slovaquie, Slovénie.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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