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Ecrasante majorité pour condamner le régime syrien et ses violences. 12 contre

(crédit : ONU)

(BRUXELLES2) La résolution votée aujourd'hui (17 février) par l'Assemblée générale de l'ONU sur la Syrie est sans doute non contraignante mais écrasante. C'est en effet à une majorité sans appel de 137 votes en faveur, 12 votes contre et 17 abstentions (*), que la communauté internationale a condamné « la poursuite des violations généralisées et systématiques des droits de l'homme et des libertés fondamentales par les autorités syriennes. » Cette résolution ressemble de près à celle que la Russie et la Chine avaient rejetée, le 4 février, lors de la réunion du Conseil de sécurité. Mais elle n'appelle pas au déploiement d'une force d'interposition.

Tous les pays européens ont voté pour la résolution. Plusieurs pays n'ont pas participé au vote. Les "Douze" pays qui ont voté contre, ne sont pas tous très recommandables. Outre le principal intéressé - la Syrie - et ses deux alliés - la Russie et la Chine - , on trouve la Bolivie, le Belarus, Cuba, l'Equateur, l'Iran, le Nicaragua, la Corée du Nord, le Venezuela, le Zimbabwe. Et les Dix-Sept qui se sont abstenus sont... :  l’Algérie, l'Angola, l'Arménie, Fidji, le Cameroun, les Comores, le Liban, le Myanmar, la Namibie, le Népal, le Sri Lanka, St Vincent, le Surinam, la Tanzanie, Tuvalu, l'Ouganda et le Vietnam. C'est relativement peu et est le signe d'une incontestable défaite pour les Russes et Chinois, qui n'ont pas réussi à rassembler d'autres poids lourds des pays émergents autour d'eux, contrairement à l'action en Libye.

La fin des violences et l'accès humanitaire

La résolution exige que, sans plus tarder, « le gouvernement syrien fasse cesser toutes les violences et protège sa population; libère toutes les personnes qui ont été détenues arbitrairement en rapport avec les récents incidents; retire toutes les forces armées et militaires syriennes des villes et agglomérations et les fasse réintégrer leur caserne d'origine; garantisse la liberté de manifester pacifiquement. » Elle « engage les autorités syriennes à autoriser les secours humanitaires à apporter en toute sécurité et en toute liberté une aide humanitaire aux personnes qui en ont besoin. »

Processus démocratique

La résolution demande que soit engagé « un processus politique sans exclusive qui soit dirigé par les Syriens et qui se déroule dans un climat exempt de violence, de peur, d'intimidation et d'extrémisme afin de répondre concrètement aux aspirations et aux préoccupations légitimes du peuple syrien. » La résolution soutient sans réserve « la décision prise par la Ligue des États arabes le 22 janvier 2012 visant à faciliter une transition politique dirigée par les Syriens vers un système politique démocratique et pluraliste ».

Un envoyé spécial "bons offices"

Parmi les moyens concrètement envisagés, l'assemblée générale demande au Secrétaire général de nommer un envoyé spécial et d'apporter "une assistance technique et matérielle" aux efforts de la Ligue arabe. Un rapport devra être remis dans les 15 jours sur l'application de ces mesures par Ban Ki Moon, précise la résolution.

Texte de la résolution et feuille de vote dans les docs de B2

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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