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La mission Eulex au Kosovo va être revue

(crédit : Eulex Kosovo)

(BRUXELLES2) Les ambassadeurs du COPS - le comité politique et de sécurité - devraient se pencher prochainement sur la révision du format de la mission "Etat de droit" (Eulex) au Kosovo. Ce reformatage fait partie d'un programme général de passage en revue des différentes missions PeSDC de l'Union européenne (la mission en Bosnie a déjà été reconfigurée). Mais de par l'importance de la mission au Kosovo, cet exercice pourrait ne pas être cosmétique. Selon les premiers éléments qui nous sont parvenus, l'objectif serait de diminuer de façon importante les effectifs. La mission dispose aujourd'hui de près de 3000 personnes. Ce chiffre pourrait être divisé par deux. Plusieurs arguments militent en faveur d'une telle diminution : les contraintes fiscales qui pèsent sur les Etats membres ; la disponibilité d'hommes et de femmes compétents ; les besoins au Kosovo qui ne sont plus les mêmes ; la nécessité d'appropriation par les autorités du Kosovo de certaines fonctions.

Certaines tâches même de la mission pourraient être revues. Eulex se concentrant sur certaines tâches particulièrement importantes comme la criminalité organisée, la lutte contre la corruption ... Il pourrait aussi ne plus être nécessaire d'avoir une présence policière européenne dans tout le pays. Les Européens pourraient ainsi se concentrer sur le Nord du Kosovo.

Il n'est pas encore sûr que cette modification nécessitera une révision de fond en comble de la décision Eulex ; celle-ci pourrait être modifiée à minima. Cette option aurait l'avantage de pouvoir remonter en puissance rapidement le cas échéant. En revanche, les instruments de programmation de la mission (Concept, plan d'opération...) pourraient être revus plus complètement.

Tous ces éléments commenceront d'être débattus, d'ici la fin du mois, par les ambassadeurs du Comité politique et de sécurité. Mais une décision définitive n'est pas attendue avant le printemps d'après les informations communiquées à B2. L'objectif est d'avoir revu le format de la mission avant son prochain renouvellement. Le tout dans un contexte délicat pour la région, avec les élections en Serbie (prévues en mars).

Financement des IPU

A plus court terme, les 27 pourraient envisager de mettre en place une solution pour pallier le départ des différentes unités de police intégrées (IPU). Il s'agit de pouvoir faire prendre en charge par le budget communautaire certains frais de déploiement de ces Unités. On sait que les Français sont déjà partis, les Roumains partent et les Italiens le feront prochainement. Il ne resterait ainsi sur le terrain qu'une unité, polonaise. L'objectif est donc de permettre aux Etats qui souhaitent mettre des forces à disposition de ne pas devoir en supporter la totalité du financement. Une situation somme toute logique : les missions civiles de l'UE (c'est le cas d'Eulex) ressortent normalement du budget communautaire.

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

Une réflexion sur “La mission Eulex au Kosovo va être revue

  • Les journalistes ont souvent l’habitude de pallier à… or, pallier est transitif, on pallie quelque chose et non pas à quelque chose. On ne dit pas “A plus court terme, les 27 pourraient envisager de mettre en place une solution pour PALLIER AU départ des différentes unités de police intégrées (IPU). Il s’agit de pouvoir faire prendre en charge par le budget communautaire certains frais de déploiement de ces Unités”, mais “A plus court terme, les 27 pourraient envisager de mettre en place une solution pour PALLIER LE départ des différentes unités de police intégrées (IPU). Il s’agit de pouvoir faire prendre en charge par le budget communautaire certains frais de déploiement de ces Unités”.
    Et comme l’audience des journalistes est importante, à force de massacrer la langue française, ils créent des usages nouveaux erronés.
    Aussi merci de participer à la défense de la langue française menacée par le parler populaire, le patois des banlieues, le verlan, le SMS, le jargon des énarques, l’anglais… et autres “volapük”.

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