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Iran : Pas d’option militaire en discussion du coté européen

(BRUXELLES2 à Copenhague) Planchant devant des journalistes européens à Copenhague, le ministre danois des Affaires étrangères, Villy Soevndal, n'a pas caché sa « préoccupation » face au nucléaire iranien car il y a un risque d'un dérapage dans toute la région. Mais il a aussi exclu toute option militaire, comptant sur l'augmentation de la pression sur l'Iran pour reprendre les négociations.

L'option militaire contre-productive

« Nous ne travaillons pas sur l'option d'une intervention militaire » a expliqué Villy Soevndal. « Nous travaillons pour des sanctions plus fortes, si fortes que cela incite l’Iran à retourner à la table de négociation. Si vous travaillez sur des options militaires, vous fermez toutes les autres possibilités. » Les ministres des 27 se retrouvent, le 23 janvier, pour accentuer les sanctions sur l'Iran notamment en mettant en place un embargo pétrolier mais aussi des sanctions financières, contre le secteur bancaire.

Le danger d'un dérapage nucléaire

« Le gouvernement iranien doit évoluer sur des négociations sur son programme nucléaire, ouvrir ses sites à des inspections. » a-t-il précisé. « Le danger est que si l’Iran a l’arme, les autres pays de la région le voudront. Nous devons soutenir le projet d'un Moyen Orient dénucléarisé (sans armes nucléaires). »

Des remplaçants à l'Iran

La crainte que ces sanctions conduisent à un renchérissement des coûts du pétrole peut fortement être atténuée selon le Ministre danois par l'augmentation de la capacité pétrolière d'autres pays. Les pays du Golfe (Arabie Saoudite, Koweit) auraient « intérêt à augmenter leur production » a-t-il expliqué. Et « la Libye également pourrait être une source alternative complémentaire », a-t-il expliqué, le pays ayant commencé à rouvrir ses exploitations.

Dans cette situation a expliqué un haut diplomate danois à quelques journalistes (dont B2), « il y a deux possibilités : soit il y a une pression sur les prix du pétrole, et on pourrait alors facilement obtenir des sommets avec un prix à 200$ par baril ; soit les pays arabes compensent ». Apparemment, c'est cette seconde voie qui est non seulement recherchée mais possible. Ce qui n'est pas sans arrières-pensées. Ces pays (Arabie saoudite...) ont ainsi l'opportunité de « remplacer l'Iran comme fournisseur européen, de prendre des parts de marché ».

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

Une réflexion sur “Iran : Pas d’option militaire en discussion du coté européen

  • Malheureusement, notre ami danois oublie de rappeller que la part iranienne dans les importations de brut vers l’UE est très faible. La stratégie des pressions économiques n’est valable que si la Chine adopte également un embargo sur le pétrole iranien.

    Cette stratégie des pressions est arrivée au bout de sa logique. Néanmoins, l’option militaire n’est pas une option, juste une erreur.

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