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L’Iran : combien de divisions ? en pétrole

(BRUXELLES2) A l'heure où s'échafaude un nouveau train de sanctions contre l'Iran, avec embargo pétrolier à la clé, il est intéressant de voir combien pèse l'Iran dans la balance pétrolière mondiale et surtout dans la balance européenne. Un pays qui pèse son poids au niveau mondial : 4e producteur mondial de pétrole (le 2e de l'OPEP) avec 4,2 millions de barils produits par jour en 2010 (soit 203 millions de tonnes et 5,2% de la production mondiale) et 4e pays en terme de réserves de pétrole. Un pays qui n'est pas non plus négligeable pour l'Union européenne.

Tiraillé entre la consommation interne

Environ 2/3 de cette production est exportée (2,6 millions de barils par jour), la plupart vers l'Asie et le Pacifique. Ce qui en fait le 3e exportateur mondial. Une position qui n'a pas été atteinte malgré la stagnation de la production et l'augmentation de la consommation interne. Ses principaux acheteurs sont la Chine, le Japon et l'Inde. L'Union européenne est acheteur pour un 1/4 des exportations de pétrole environ. Pour comparer, la Libye produit 1,7 millions de barils par jour (soit 2% de la production mondiale), 90% de cette production était exportée, principalement vers l'Europe.

Mais l'Iran reste très dépendant du raffinage. Il ne dispose pas de grandes capacités en la matière. Ou celle-ci n'est pas de qualité suffisante. Il a ainsi importé environ 78.000 barils/ jour de gasoil raffiné en 2010, soit à peu près 70% du total de ses importations.

Un fournisseur de l'Europe pas négligeable

L'Iran n'est pas le premier fournisseur pour l'Europe. Mais il n'est pas négligeable non plus, surtout pour certains pays. C'est le 5e fournisseur après la Russie, la Norvège, la Libye et l'Arabie Saoudite, selon les statistiques européennes. Certains pays comme la Grèce, l'Italie, l'Espagne sont dépendants du pétrole iranien ainsi que le montre le tableau statistique ci-dessous établi à partir de données mensuelles pour 2010. Par rapport à ce tableau, les premières données pour 2011 montrent un certain affaissement des importations de pétrole. La part du pétrole iranien a baissé à 4,7% du total des importations européennes. Et il n'y a plus que 8 pays à importer du pétrole de la république islamique ; 3 pays (Autriche, Portugal, Royaume-Uni) n'y ont plus eu recours.

État membre

Quantité (1000 T)

Part dans l'importation totale de pétrole iranien de l’UE

Part dans l’importation de pétrole du pays

Italie

10 143

33,80%

13,1 %

Espagne

7 671

25,30%

14,6 %

Grèce

2 845

9,40%

14,0 %

Autriche

653 (*)

2,20%

9,7 %

Belgique

3 016

9,90%

9,0 %

Pays-Bas

2 233

7,40%

4,4 %

France

1 764

5,80%

2,8 %

Rép. Tchèque

161

0,50%

2,1 %

Allemagne

1 499

4,90%

1,6 %

Portugal

168 (*)

0,60%

1,5 %

Royaume-Uni

87  (*)

0,30%

0,2 %

(*) chute des importations à 0 dans les cinq premiers mois de 2011

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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