Petite ambition, petite mission
(B2, billet) La mission Sud Soudan à Juba dont les 27 ont approuvé le concept de gestion de crises (*) peut prêter à sourire
Il s'agit en effet de « renforcer la sécurité de l'aéroport international à Juba ». Et on peut se dire que pour ce type de mission qui relève davantage de la coopération technique, que d'une "réelle" mission de maintien de la paix, même soft, type "observation" ou "formation", ou de la gestion de crises, il n'y a pas vraiment besoin de tout le dispositif nécessaire aux opérations de l'Europe de la Défense. C'est un fait que personne ne cherche à contester aujourd'hui. A 'petite ambition, petite mission', pourrait-on dire.
Une vertu : faire tourner la machine
La seule vertu de ce type de mission est de ne pas laisser l'instrument mis en place non sans difficulté dans le passé, inutilisé. C'est bien faible. Et on attend impatiemment que l'Union européenne traduise dans des faits plus tangibles son ambition affichée d'avoir une place dans le monde tout comme ses obligations internationales. Sinon la politique étrangère européenne risque bientôt de ne plus être qu'une machine à déclarations et à sanctions. C'est sans doute déjà un résultat. Mais ce n'est pas vraiment pour cela qu'on a mis en place toutes les dispositions et structures du Traité de Lisbonne.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) Lire : Le concept de gestion de crise de la mission à Juba approuvé