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La Bulgarie enterre son dernier sous-marin

(BRUXELLES2) La flotte sous-marine bulgare a vécu. La marine bulgare a célébré – mardi (1er novembre, jour des morts, tout un symbole) le décomissionnement de son dernier sous-marin. Un adieu solennel au Slava (Gloire) a eu lieu à la base navale de Varna sur la mer noire. Le drapeau a été remis au musée d’histoire militaire indique nos confrères de l’agence Bgnes.

Le retrait de ce sous-marin, le dernier en service, dans l’Etat de la mer noire signifie la fin de l’histoire sous-marine pour la Bulgarie. Il ne sera pas en effet remplacé. L’armée bulgare – comme nombre d’armées d’Europe centrale et orientale – est en proie à de grosses difficultés financières et doit tailler sans merci.

Un petit siècle d’existence

Ici se termine 55 ans d’histoire, ou de 95 ans, selon la date où on remonte. La première unité sous-marine avait, en effet, été créée durant la première guerre mondiale en 1916. Mais le traité de Neuilly-sur-Seine en 1919, les Alliés ont interdit à la Bulgarie – qui était allié à la Prusse – d’avoir des sous-marins. L’unité fut recréée après la seconde guerre mondiale, en 1954. L’Union soviétique fit don à la Bulgarie de trois sous-marins, puis de deux autres en 1958. Le vénérable Slava était un de ceux-là. Ce qui lui donne 52 ans au gouvernail. Il était dans une « condition déplorable » indiquent nos confrères. Ce qui ne lui permettait plus que rarement d’aller sous l’eau.

La crise budgétaire est passée par là

La force sous-marine bulgare a connu son heure de gloire en 1983-1985 quand elle avait 4 sous-marins en service. Après la chute du communisme, en 1989, deux furent immédiatement retirés, pour cause financière. L’Etat-Major avait bien un plan pour revitaliser sa force en cherchant à acheter deux nouveaux sous-marins. Il fut question d’abord d’acheter un vieux sous-marin danois, le HDMS Tumleren. Puis les Néerlandais furent sur les rangs. Une annonce officielle fut même faite en juillet 2010. Mais sans suite. Raison financière.

Et pour la même raison, la Bulgarie qui avait – un moment – indiqué vouloir participer à l’opération anti-piraterie Eunavfor Atalanta avec une frégate y a renoncé, préférant déléguer quelques officiers au quartier général. Moins cher…

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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