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Dégel des fonds et réconciliation, le deal de Paris (maj)

Dernières mises au point au jardin (à l'Elysée) entre Français et Qataris (Crédit : Présidence de la République / L. Blevennec - P. Segrette

(BRUXELLES2 au Palais de l'Elysée) « Nous avons passé 4 ou 5 heures de réunion pour faire se rencontrer deux demandes : celles de la Libye (le dégel des fonds, l'assistance) et celles des amis de la Libye — la réconciliation, la démocratie, ... —. Voilà comment Nicolas Sarkozy, en maitre de cérémonie, qui la jouait modeste, a résumé le fond de la discussion.

Processus de pardon contre dégel des fonds

L'ensemble des participants a ainsi demandé au CNT d'entamer « un processus de réconciliation et de pardon » « Rien ne peut se faire sans la réconciliation » a précisé Nicolas Sarkozy. Il s'agit de demander la démocratie, le respect des droits de l'homme. De beaux principes. Mais aussi des questions beaucoup plus concrètes : assurer la stabilité de la Libye, son unité et de sécuriser la circulation des armes, pour éviter qu'elles ne tombent dans de "mauvaises mains", assurer le contrôle de ses frontières notamment vers le sud. En échange, il se sont engagées dans un dégel progressif des fonds. 15 milliards de $ de fonds sont en passe d'être dégelés ou vont l'être incessamment. « L'argent détourné par Kadhafi et ses proches doit retourner au peuple libyen ». Les participants se sont également engagé à rouvrir rapidement leurs ambassades à Tripoli.

Le pari de la liberté

C'est le « pari de la liberté qui a été gagné » a commenté le président du CNT libyen Abdel Jalil. « Misrata a tenu, le djebel Nafusa a tenu et finalement Tripoli s'est libéré. » « Tout le monde s'est uni : le nord, le sud, l'orient, l'occident. Nous avons vu l'effort international pour la paix » a-t-il ajouté, remerciant « la France, le Royaume-Uni, le Qatar, les Emirats, la Jordanie, l'Italie et tous les Etats de l'OTAN qui ont soutenu cet effort ».

Les frappes vont se poursuivre

A.F. Rasmussen, le secrétaire général de l'OTAN, l'a confirmé : « La guerre n'est pas finie ». Les frappes vont donc se poursuivre « tant que Kadhafi et ses séides constitueront une menace » a précisé Nicolas Sarkozy. Mais ces frappes resteront ciblées, graduées, discrètes en quelque sorte. Car l'objectif de tous - le CNT comme de l'OTAN - est de permettre au maximum de combattants de se rallier, de se rendre ou d'abandonner le combat, et de réduire d'autant le cercle des forces qui défendent encore Kadhafi.

Le pas de coté d'Angela

Alors que la plupart des dirigeants faisaient un pas de deux dans la cour de l'Elysée pour donner quelques commentaires aux journalistes présents (c'était le cas ainsi pour Zapatero ou Berlusconi), Angela Merkel a décidé de ne pas traîner et s'est précipitée vers la sortie où l'attendait une télévision allemande et sa voiture.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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