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Pour faire face à la famine en Afrique, Eunavfor Atalanta renforcée ?

(crédit : WFP/Judith Schuler)

(BRUXELLES2) La famine dans la Corne de l'Afrique va obliger à revoir les méthodes d'accompagnement des bateaux du PAM (le programme alimentaire mondial) le long de côtes kenyanes et somaliennes, alors que la menace de piraterie est toujours aussi présente dans l'Océan indien. Le sujet était à l'ordre du jour d'une réunion tenue au niveau "technique" à Bruxelles ces jours-ci. C'est, en effet, sur les Européens que repose la tâche primordiale d'accompagner les bateaux du PAM qui ravitaillent la Somalie.

L'enjeu est double : il faut renforcer les moyens de l'opération Eunavfor Atalanta et rationaliser les méthodes du PAM. Pour augmenter le rythme des bateaux, un appel a été fait aux Etats membres pour renforcer temporairement les moyens de l'opération anti-piraterie de l'UE. Mais personne ne se fait trop d'illusion. Avec les autres opérations en cours (en Méditerranée sur l'immigration ou de surveillance maritime pour la Libye, sans compter Enduring Freedom qui continue en mer d'Arabie) et les réductions drastiques subies par les budgets de défense, la possibilité de renfort est plutôt limitée.

La seconde solution est donc davantage sur la table : rationaliser des méthodes du PAM. Il ne s'agit plus aujourd'hui de ravitailler seulement la Somalie mais d'autres pays comme l'Erythrée ou le Kenya. Plusieurs options sont envisagées : de plus gros bateaux permettant d'acheminer un tonnage supérieur à chaque passage ou la méthode de convoi permettant de ne mobiliser qu'un ou deux navires d'escorte (avec des VPD - des détachements de protection à bord des bateaux).

En quelque sorte, un retour à la vocation première d'Eunavfor Atalanta qui avait un objectif premier, permettre le ravitaillement alimentaire de la Somalie et logistique pour l'opération de l'Union africaine de l'Amisom.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

Une réflexion sur “Pour faire face à la famine en Afrique, Eunavfor Atalanta renforcée ?

  • Si je puis me permettre de faire une suggestion en vue de mettre en sûreté les voies de liaison maritime dans le golfe d’Aden et le bassin somalien pour le passage des navires du PAM jusqu’à Mogadiscio, il faudrait mettre en place pour chaque navire une équipe armée de protection embarquée ayant une certification SSO (ISPS/SOLAS) avec à l’arrivée au port de Mogadiscio une remise aux normes de sécurité et sûreté ISPS ( cf: annexe A) et mettre en oeuvre les recommandations de la partie B du même code. Je rappelle que l’Organisation Maritime Mondiale vient de recommander ( avec une certaine véhémence) l’embarquement d’EPE (équipe de protection embarquée) pour la navigation dans cette partie du monde. Ceci afin de dissiper les éventuelles remarques d’ordre éthique sur le recours à des formes de mercenariat. Cette suggestion a l’avantage de dégager les moyens humains et techniques militaires pour la bonne mise en oeuvre des programmes alimentaires dans cette zone et de les réaffecter à des missions plus en adéquation avec leur mandat initial.

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