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Si le Conseil de sécurité le souhaite, EUFOR Libya peut démarrer

(BRUXELLES2) Dans un entretien à notre confrère Euractiv, l'ambassadeur russe auprès de l'UE, Vladimir Chizhov, s'est montré dubitatif sur la mission de l'UE de soutien humanitaire (EUFOR Libya) estimant que celle-ci ne peut dépendre d'un feu vert du bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) mais du Conseil de sécurité. « Je veux préciser une chose de façon claire : une demande par l'ONU ne devrait pas être une demande de certains fonctionnaires du secrétariat de l'ONU ou même une demande de l'OCHA. Une 'demande de l'ONU', à proprement parler, est une demande du Conseil de sécurité. Nous ne pouvons pas exclure que le cours des événements puisse nécessiter une telle opération. Mais dans ce cas, l'UE devrait passer par ses Etats membres, aller au Conseil de sécurité, et demander une nouvelle résolution, parce que ce serait aller bien au-delà de ce que le Conseil de sécurité a déjà approuvé jusqu'ici. »

Si le Conseil de sécurité le demande ...

Interrogée au briefing de midi par des journalistes (dont B2), la porte-parole de la Haute représentante n'a pas voulu commenter directement cette déclaration et démenti tout ralentissement de l'opération. « Eufor Libya sera lancée quand nous recevrons la demande de OCHA. » Et d'ajouter : « Pour nous, l'ONU et l'OCHA c'est la même chose, l'un est le bureau chargé des affaires humanitaires de l'autre. (...) Si le Conseil de sécurité décide de demander l’aide de notre opération, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas la lancer. Pour nous, c'est une demande de l'ONU. »

En Libye, la situation est difficile mais pas désespérée...

En l'état cependant, la situation humanitaire en Libye ne semble pas nécessiter un soutien militaire, a expliqué le porte-parole de la commissaire européenne chargée de l'aide humanitaire, K. Georgieva. « Ce qui peut justifier une activation d’EUFOR, c’est quand plus aucun accès humanitaire aux civils à l'intérieur de la Libye n’est possible. Aujourd'hui la situation est difficile. Mais on n’en est pas encore là. »

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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