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Qui d’autre que l’OTAN peut mener une opération en Libye ?

(BRUXELLES2) A observer les débats qui se déroulent actuellement les milieux occidentaux, on peut avoir l'impression que seule l'OTAN est à même de mener une opération de No Fly Zone, ou plutôt une opération de surveillance maritime et de surveillance aérienne, sur la Libye.

Une option renforcée par des avis "d'experts" soulignant combien monter cette opération est très complexe et nécessite des moyens importants. Il y a, à mon sens, confusion entre les moyens à disposition qui n'existent pas dans tous les pays et le vecteur politique — l'organisation — qui porte cette opération.

En l'espèce, il existe 3 ou 4 options, mis à part l'OTAN.

1° Les Nations-Unies en tant que telle : avantage = la légitimité ; inconvénient = complexité et lourdeur de la structure.

2° L'Union africaine qui dispose de certaines structures et mène déjà des opérations pour le compte des Nations-Unies, en Somalie notamment (AMISOM). Avantage = appropriation par les acteurs locaux de la solution militaire. Inconvénient = manque de structures de surveillance aérienne.

3° L'Union européenne. Cette option peut faire sourire. Mais l'UEO a déjà mené une telle mission en ex-Yougoslavie. Et l'UE a désormais les structures politiques et militaires pour le faire. Avantage = une certaine légitimité dans la région. Inconvénient = une possible opposition en interne et une absence récente d'expérience en matière de surveillance aérienne (sur le maritime, en revanche, l'UE a conservé une expérience notable).

4° Une "coalition de bonnes volontés". Avantage = souplesse et rapidité de mise en place. Inconvénient = pas de structure de contrôle politique.

Il n'est pas non plus interdit de penser à un partage des rôles et des fonctions, soit de type opération conjointe. A l'OTAN et les moyens européens d'effectuer la surveillance aérienne (Awacs) qui prêtent leur concours à une opération menée par l'Union africaine d'interception ou de destruction des points clés offensifs libyens. A l'Union européenne, la surveillance maritime et le soutien humanitaire à la population civile.

(NGV)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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