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Les opérations de l’OTAN doivent cesser en Afghanistan, demande le président Karzai

Un GAU-17 en action à bord d'un hélicoptère d'attaque UH-1Y Huey dans la province d'Helmand (crédit : US Force / OTAN)

Alors qu'il visitait une école dans la province de Kunar, à l'est de l'Afghanistan, le président Karzai a demandé aux forces de l'OTAN et des Etats-Unis, « avec honneur et humalité et aucune arrogance de bien vouloir stopper leurs opérations dans notre pays. (...) Nous sommes un peuple très tolérant. Mais notre tolérance est terminée ». Il a estimé que les « forces internationales devaient combattre (les terroristes) là où nous leur avons montré. (...) Cette guerre n'est pas dans notre pays ».

Cette intervention fait suite à la mort de 9 enfants dans un raid aérien mené début mars par les forces de l'Alliance Atlantique dans cette même province de Kunar. Quelques jours auparavant un autre raid avait fait 65 morts, bilan que l'ISAF n'a pas voulu reconnaitre tout d'abord parlant de quelques blessés. Lors de la réunion des ministres de la Défense, qui s'est déroulée vendredi sur le sujet, le secrétaire général de l'organisation A.F. Rasmussen n'a pas eu un mot pour cette "bavure", exprimant ses condoléances uniquement pour les proches des soldats de l'Alliance tués ou blessés depuis le sommet de Lisbonne.

Selon un rapport de l'ONU publié cette semaine, le nombre de civils décédés du fait du conflit a augmenté de 15% en 2010. Sur les 2277 décès, la grosse majorité (75%) est attribuée aux "forces anti-gouvernementales" ; et un peu moins de 20% aux forces gouvernementales et internationales (9% ne sont pas attribués). Lire ici

Ce n'est pas la première fois que le président afghan se plaint auprès des forces internationales des victimes civiles. Mais c'est la première fois que la demande est aussi fermement formulée d'une fin des opérations. La coalition internationale, menée par l'OTAN et les USA, devra maintenant se positionner.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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