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Petites discussions entre alliés sur la Libye

Le QG embarqué à bord de l'Uss Mount Whitney. A droite de dos, les officiers de liaison français et, de face, britanniques (Crédit : Us Navy)

(BRUXELLES2) L'opération sur la Libye a démarré sans que toutes les options, souvent, définies, par des plans savamment conçus et discutés, soient finalisées. Résultat, elles doivent être résolues en marchant. Et les différences d'appréciation, les divergences se marquent au grand jour, au lieu de se faire, en catimini, dans le secret du confessionnal des planificateurs militaires et politiques.

Quelle est l'organisation politique qui portera l'opération ?

L'OTAN était candidate à supporter l'opération, pas l'Union européenne. Plusieurs pays souhaitaient que la coordination se fasse au sein de l'OTAN, qu'ils participent à l'opération (Danemark, Norvège, Belgique et Italie) ou non (Allemagne). Mais il semblerait que l'option choisie soit finalement la coalition. D'un coté, la France ne souhaitait pas que l'OTAN soit impliquée, pour des raisons politiques (soutien nécessaire des pays arabes) et de principe (pas d'extension de l'OTAN en Afrique). De l'autre, la Turquie ne veulent pas s'impliquer dans une opération militaire ni voir l'OTAN impliquée.

Ce double blocage devrait aboutir à constituer les structures de commandement sur une base ad hoc, avec le soutien des structures  l'OTAN mais surtout des structures américaines. Le « contrôle politique est assuré par la coalition. Et l’OTAN apporte sa participation pour planification et coordination. » comme le précise Alain Juppé, le ministre français des Affaires étrangères. « Ce seront les Ministres des affaires étrangères piloteront et délégueront aux militaires et à l’OTAN. »

Où sera situé le QG de commandement ?

Il est situé actuellement à Stuttgart à l’Africom (en Allemagne). Les Italiens ont souhaité qu’il soit placé à Naples. Les commandements des composantes : à Ramstein (Allemagne), pour la composante Air ; l'USS Mt. Whitney, pour la composante Marine, en Mediterranée. Les éléments britanniques sont coordonnés à Northwood (Londres) dans leur QG des opérations (qui sert également de QG pour l’opération maritime anti-pirates de l’Union européenne, Atalanta) tandis que les éléments français sont coordonnés à Lyon.

Les généraux Woordward Ham et Johnson sur la base de Ramstein - Allemagne (crédit : US Africom)

Les Américains ont annoncé que la JTF (Joint Task Force) était commandée par l’amiral Samuel J. Locklear, assisté pour la composante maritime par le vice-amiral Harry B. Harris à bord de l’USS Mt. Whitney et pour la composante aérienne par le Maj Gen Margaret Woodward, basée à la Ramstein (Allemagne). Le commandement de « théâtre » est assuré par le commandement d’Africom, le général Carter Ham, au quartier général d’Africom à Stuttgart, solution transitoire avant de passer le flambeau à un « commandement de coalition ». Un commandement franco-britannique pourrait être constitué.

Le nom de l'opération

Enfin, last but not least, il n'y a pas d'opération sans un nom de code. Ainsi que je l'annonçais, chacun des pays impliqués en premier dans la coalition a donné son nom de code : "Harmattan" pour les Français, "Emelly" pour les Britanniques, "Mobile" pour les Canadiens et "Odyssey Dawn" pour les Américains. Ce nom devrait l'emporter, traduit en français par "Aube de l'Odyssée" (ou "l'Odyssée débute").

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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