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Lutte anti-piraterie: les Seychelles haussent le ton face au manque de soutien international

JamesMichel-Sey100410.jpg(BRUXELLES2) La nécessité de trouver des pays d'accueil devient cruciale pour les forces multinationales et, au premier rang, pour l'Union européenne. Après le Kenya, qui n'accueille plus de suspects pirates sur son territoire, voici que les Seychelles menacent de faire de même.

Le président de la petite république de l'Océan indien, James Michel, vient d'exprimer publiquement et clairement son courroux face au manque de soutien de la communauté internationale. C'était le 10 avril en recevant les gardes-côtes du Topaz pour les féliciter de leur action offensive pour libérer des otages et appréhender les pirates (1).

« Je vais être franc avec vous. Je ne suis pas satisfait du niveau de l’aide que nous recevons actuellement dans le cadre de la lutte contre la piraterie. Proportionnellement, nous mettons plus d’effort et de ressources dans la lutte contre ce fléau. » a-t-il expliqué.

« Notre garde-côte, en dépit de ses moyens et ressources limités, patrouille l’océan Indien. Nous avons augmenté la capacité d’accueil de nos prisons en vue de détenir un certain nombre de pirates somaliens, même si ce n’est pas idéal de le faire. (...) Tout récemment, nous avons passé une nouvelle législation qui nous permet entre autres, de poursuivre les pirates. (...) Nous ne pouvons pas faire davantage. Même le Kenya tout récemment, a refusé d’accepter plus de pirates dans ses prisons » a-t-il ajouté.

Des moyens, des moyens ! Et d'enfoncer le clou, au cas où certains ne l'auraient pas compris. « Les messages de félicitations et les mots d’encouragements sont bien, mais ils ne suffisent pas !  Le soutien moral en lui-même ne nous fera pas gagner la guerre contre les pirates. Nous avons besoin davantage d’aide, de formation, de ressources et de moyens logistiques. C’est cela mon appel à la communauté internationale aujourd’hui, aux puissances maritimes surtout. Elles doivent être plus solidaires. Nous participons à cette lutte avec elles. Renforçons ce partenariat. Je leur demande surtout de mettre plus de ressources et de moyens à notre disposition. »

Commentaire : L'Union européenne a promis 800.000 euros pour les Seychelles. Mais il est un fait - sur lequel appuie le président seychellois, c'est qu'effectivement, les nations maritimes, les principaux armateurs ne contribuent que peu à la lutte contre la piraterie.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Course poursuite dans l'Océan. Le Topaz libère 27 otages

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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