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Les forces seychelloises interviennent. Les 7 pêcheurs otages des pirates, libérés

Le Topaz à l'arrivée à Port Victoria (crédit photo : présidence des Seychelles)

Les Gardes-Côtes des Seychelles et l'unité d'intervention du Tazar ont récupéré les 7 marins pêcheurs qui étaient aux mains des pirates somaliens depuis vendredi, vient de confirmer le président seychellois, James Michel (qui est aussi le ministre de la Défense), selon le communiqué que je viens de recevoir. L'intervention n'a pas trainé. Et, comme souvent, cela a été la clé du succès... avec la complicité du ciel.

C'est vendredi que les pirates capturent le "Faith", un bateau de pêche seychellois de 33 pieds, à environ 240 milles au nord de Mahé, l'ile principale de l'archipel. Nous sommes dans la zone économique exclusive. Les moyens arrivent rapidement sur zone. Trois avions, dont deux européens (qui participent à l'opération EUNAVFOR). Et deux navires des gardes-côtes seychellois.

L'Awacs et l'unité anti-piraterie Tazar engagés

Du ciel, les pirates sont en effet bien suivis à la trace. L'avion de surveillance des forces seychelloises, l'avion de patrouille maritime luxembourgeois (1) et l'Awacs E3F français (2) (qui signe ainsi sa première contribution décisive dans une opération de libération d'otages détenus par les pirates) participent. Interviennent alors les forces sur mer : les deux navires des gardes-côtes, le Tabar et l'Andromache, et surtout la toute nouvelle unité d'intervention anti-piraterie du Tazar (3). Les otages sont libérés et les pirates ont été arrêtés, précise-t-on à Port Victoria. C'est la seconde fois que les forces seychelloises interviennent de façon offensive. La première fois, c'était fin mars 2010 pour libérer, notamment, six marins du Galate (4).

Echanges de feux vifs : un pirate décédé

(mise à jour 22 novembre) Les échanges de feux ont été plutôt vifs. Si aucun pêcheur seychellois n'a été blessé - d'après les témoignages recueillis par nos confrères seychellois -, plusieurs pirates, en revanche, l'ont été, dont un mortellement. Il est décédé sur le chemin du retour à bord d'un navire de gardes-côtes. En tout, 16 pirates ont ainsi été capturés et pourraient être présentés à un magistrat, en fonction de la modification du code pénal de l'archipel.

16 pirates arrêtés en deux fois

(mise à jour 23 novembre) Le QG anti-piraterie de l'UE (EUNAVFOR Atalanta) a confirmé que le groupe pirates a pu attaqué également un thonier basque espagnol. Et il a apporté des précisions sur la coopération aviation/marine. Il y a eu, en fait deux interventions successives. L'une, le 18 novembre. L'Awacs E3F français a repéré trois « contacts radars suspects » sur lequel est parti l'avion de reconnaissance luxembourgeois Merlin III. Celui-ci a confirmé un groupe pirates, d'un baleinier et deux skiffs à 300 milles au sud-ouest de Port Victoria. Les forces seychelloises sur mer sont alors intervenues, interceptant le baleinier et un des skiffs, avec 5 suspects à bord. Un des skiffs a pu prendre la fuite. La seconde intervention s'est passée le 20 novembre. Cette fois pour libérer le bateau de pêche piraté. Selon le même modus operandi, le bateau otage et ses assaillants ont été localisés à 240 milles au nord ouest de Port Victoria. Les forces seychelloises sont alors intervenues, saisissant le baleinier, les deux skiffs pirates et arrêtant les 11 pirates ravisseurs.

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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