La réponse française à la piraterie. Seaphora : l’anti-Blackwater
L'idée est née après la signature par neuf pays africains du code de conduite de Djibouti. Dans ce document, signé en janvier 2009, les pays exprimaient le souhait d’être aidés sur différents points : formation de gardes-côtes, acquisition de patrouilleurs et de radars, ouverture de centres d’information à Sana’a, à Dar es Salam et à Mombasa.
Et elle s'est concrétisée lors d'un déplacement à Djibouti, en juillet 2010, autour d'une question : "Comment répondre à la piraterie, non seulement en matière de sécurité immédiate, mais sur le long terme, en ayant une réponse globale, qui s'attaque aux causes ?" explique Christian Ménard, un de ses promoteurs et rapporteur du projet de loi sur la piraterie. "Pourquoi la France ne pourrait pas présenter un projet propre, quitte à le compléter par la suite grâce à l’apport d’autres pays européens" . Par exemple, en prévoyant un développement économique au niveau de la pêche, en (ré)installant une conserverie au Puntland, bâtir un tribunal... « Les Français et les Européens se sont engagés de façon importante dans la lutte anti-piraterie avec l'opération Eunavfor Atalanta. Pourquoi ce seraient les Américains ou les Sud Africains (NB : ou les Britanniques) qui vont rafler ensuite les marchés. »
Les principaux groupes français – DCNS, Thale?s, EADS, V-Navy, Altran, etc. – ont dit "oui" assez rapidement. Un consortium, dénommé Seaphora a été constitué pour mettre sur pied un projet commun, et vise l’organisation d’une confe?rence interre?gionale, a? Djibouti par exemple. Un projet, suivi de près à l'Elysée, et qui a fait l'objet de discussions en aparté, entre le président de la république et les industriels dans l'avion qui amenait Nicolas Sarkozy en Inde.