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EUBAM Rafah: le redéploiement en phase accélérée

(BRUXELLES2) C'est parti. Au siège provisoire d'EUBAM, à Ashkelon, on s'active! Suspendue depuis plus de deux ans, la Mission européenne de surveillance aux frontières de Rafah, pourrait reprendre rapidement ses fonctions (tout dépend des dernières négociations avec les Etats voisins). En tout cas, un plan de redéploiement accéléré (par rapport au précédent, voir mon article de fin décembre) a été mis au point et agréé au point de vue opérationnel (CPCC) comme politique (COPS) par les 27. Depuis plusieurs jours, une douzaine de personnes sont ainsi venues s'ajouter aux 18 déjà présentes sur place, en renfort de l'Etat-Major de gestion de crises civiles de l'UE (CPCC). Mission: planifier et préparer le redémarrage de la mission, prendre les premiers contacts, assurer toute une série de tâches administratives, qui peuvent paraître anodines, mais constituent l'essentiel de la préparation (et de la réussite ultérieure) d'une mission.

Des renforts dans les jours qui viennent

Dès ce vendredi après-midi, d'autres renforts vont arriver dans le pays et s'étaler dans les jours qui viennent. 23 personnes supplémentaires en tout - chargées du support administratif, de sécurité et d'encadrement (pour prendre le relais des "intérimaires" de la CPCC). Le staff de direction de la mission - adjoint au chef de mission, chef des opérations et son adjoint, etc. - sera ainsi au complet. Ce qui permettra d'assurer toutes les prises de contact nécessaires avec les différentes parties, de faire de la reconnaissance, de monter le dispositif opérationnel et de négocier les différents accords politiques, logistiques et administratifs. 20 autres personnes supplémentaires sont par ailleurs, en "stand bye" à H24, prêtes à partir en 24 heures. Soit en tout 60 personnes qui pourraient être à pied d'oeuvre quand le top départ politique du reploiement sera prononcé. Et pour le reste du personnel, le recrutement dans les Etats membres est toujours en cours mais "en bonne voie". Au total la mission devrait comprendre entre 70 et 80 personnes. Ce qui représente une certaine augmentation d'effectifs. Donc une augmentation du budget - et l'aval de la Commission européenne (et du Parlement européen) ce qui ne devrait pas poser de problème mais nécessite un peu de temps-. A noter qu'il s'agit là de l'effectif pour la mission Eubam Rafah (originelle) et non de la mission Eubam Rafah Plus (avec déploiement tout le long de la frontière de Gaza, coté égyptien.

Négocier un nouvel accord

Le premier travail est, en effet, d'établir les contacts et de (re)négocier un accord avec toutes les parties : Palestiniens (Ramallah), Égyptiens, Israéliens. Apparemment ce n'est pas évident car chacun a un avis différent : "Les Égyptiens veulent l'application de l'accord de 2005 - sans plus. Les Palestiniens veulent un accord amélioré - avec un véritable poste frontière autorisant l'import et l'export. Les Israéliens sont plus focalisés sur la lutte contre la contrebande et les tunnels." m'assure un connaisseur du dossier.

Officiellement, il n'y a bien sûr pas de "négociation" avec des responsables de sécurité ou politiques du Hamas. Mais les rencontres avec les Égyptiens se passent dans un lieu plutôt discret de la frontière, hors des endroits connus (Rafah) qui permettent ainsi à plusieurs interlocuteurs de se rencontrer en toute tranquillité...

(Nicolas Gros-Verheyde)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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