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Le Sénat français lance une réflexion sur la défense anti-missiles

Alors que la défense anti-missile balistique sera à l'ordre du jour du sommet de l’OTAN, les 19 et 20 novembre à Lisbonne, le Sénat français a décidé de se pencher sur la question de façon étroite.

Un premier rapport (1) vient d'être publié, sous la plume de Josselin de Rohan, le président de la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat (sénateur UMP du Morbihan), intitulé "les conditions d’un engagement de la France dans la défense anti-missile balistique de l’OTAN". Résultat de plusieurs auditions de militaires et industriels, il détaille notamment les enjeux, militaires, économiques et stratégiques ainsi que les risques d'un tel investissement. Sans surprise, apprendra-t-on, que les sénateurs approuvent un tel projet, mais pas sans conditions (2).

Une menace à relativiser

Même si la menace balistique sur le territoire national (français) ou européen est « faible » actuellement, estime le sénateur Josselin de Rohan, elle ne doit pas être négligée à l'avenir. Aujourd'hui, effectivement, elle est plus pesante « sur les forces déployées » à l'extérieur. Et le risque, aujourd'hui, est donc davantage « d’être pris, par le jeu des alliances ou par une attaque directe de nos forces, dans l’engrenage d’une attaque balistique d’envergure ». Mais, à l'avenir, le « développement rapide des capacités balistiques en dehors du cercle des puissances majeures » impose d'envisager « d’autres scénarii dans lesquels un adversaire potentiel utiliserait ses capacités balistiques pour frapper directement le territoire national ». Et utiliser le gros pillon de la dissuasion nucléaire serait un peu vouloir écraser une mouche avec un gros pillon. Il paraît ainsi nécessaire d'avoir un outil intermédiaire. Et aussi, il ne faut pas le nier, cette défense anti-missile est un « puissant facteur de développement techonologique ».

Audition publique

Mais le Sénat veut aller plus loin. Une audition publique aura lieu sur le sujet lundi prochain (15 novembre) à 21h30. Et une mission d'information est lancée. Trois de ses membres, Xavier Pintat (UMP – Gironde), Daniel Reiner (PS – Moselle) et Jacques Gautier (UMP – Hauts-de-Seine) ont ainsi été chargé de préparer un deuxième rapport, sur les « options technologiques à privilégier dans le cas d’une contribution en nature de la France à la défense anti-missile balistique de l’OTAN ». Remise du rapport : d'ici six mois « au plus tard ».

(1) Rapport à ouvrir ici

(2) Lire: Les trois conditions

(mis à jour 14 novembre)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

Une réflexion sur “Le Sénat français lance une réflexion sur la défense anti-missiles

  • Les lecteurs peuvent être intéressés.

    L’Alliance Géostratégique (AGS), première plateforme française de blogs traitant des questions de défense et des relations internationales, organise un débat pour parler de la Défense Anti-Missile Balistique. Nous recevrons Corentin BRUSTLEIN, chercheur à l’IFRI et grand connaisseur du débat. Il aura lieu le jeudi 25 novembre de 19h à 21h au café le Concorde à Paris.

    Plus d’infos ici

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