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Les paras belges et français sautent sur “Blueland”, pays instable

(BRUXELLES2) Difficile en ce moment de faire des scénarios d'exercice en Belgique sans penser immédiatement à la situation politique belge. Témoin cette nouvelle carte qui sert de schéma à un nouveau scénario d'exercice d'évacuation de ressortissants européens en danger - dit exercice NEO (comme Non-combatant Evacuation Operation) - qui se déroule actuellement près d'Ursel (en Flandre) et de Chièvres (Hainaut), avec des parachutistes belges et français. Les 3 Bataillon de Parachutistes de Tielen et 2 Bataillon de Commandos de Flawinne, coté belge, et le 35e RAP régiment d'artillerie de parachutistes, basé à Tarbes, sont de la partie, assistés de 4 Hercules C130 et d'un Transall C160.

Largage des parachutistes (crédit : Ministère belge de la Défense)

Le scénario de "Active Trip" est le classique d'une situation de crise. Ecoutez : « une partie de la Belgique devient un pays fictif et est rebaptisée Blueland (en gros la Flandre actuelle - sauf quelques villes rattachées aux Pays-Bas). » C'est un « pays avec une économie faible, gouverné par un régime nationaliste strict. Un parti libéral opposant au pouvoir a vu le jour. (...) Afin que soient organisées des élections démocratiques, la communauté internationale met le gouvernement de Blueland sous pression.  Et avec succès, car le 01 décembre auront lieu des élections qui mettront face à face les deux partis antagonistes. Les nationalistes se sentent frustrés de cette forme d'ingérence internationale, et les différences entre les deux partis génèrent des tensions et des manifestations qui s'amplifient à l'approche de la date des élections.  De petits mouvements de révolte et des grèves nationales ont lieu de plus en plus fréquemment. Les ressortissants étrangers qui habitent Blueland se sentent en danger, mais sont dans l'incapacité de quitter le pays à cause des mouvements de grève aux aéroports. ... » Décision est prise d'évacuer les citoyens

Sécurisation de la zone (crédit : Ministère belge de la Défense)

Les 850 militaires déployés sur la Forward Mounting Base de Florennes sont entrés en scène, mardi. Le matin, aux alentours de 11h00, trois vagues de C-130 ont emmené 390 paracommandos vers l'aérodrome de Ursel, lors d'un atterrissage d'assaut , avec jeeps et camion léger. 300 hommes du 2 Bataillon de Commandos de Flawinne ont été, par ailleurs, parachutés dans la province sud de Blueland, dans les environs de Chièvres. Objectif : sécuriser totalement la zone, retrouver tous les civils, certains placés dans des centres de regroupement, d'autres dispersés dans la nature, et évacuer tout le monde. Pour "corser" l'exercice, les organisateurs ont prévu toute une série d'incidents aussi réalistes que possible, attaques de groupes rebelles, prises d'otages, civils blessés, envoi de quick reaction force pour dégager des groupes encerclés. Etc. Dernier jour de l'exercice : ce vendredi 8 octobre.

Pour suivre l'exercice, ici

(Nicolas Gros-Verheyde)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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