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Informelle défense de Gand : une réunion centrée sur les capacités

(BRUXELLES2) La réunion informelle des ministres de la Défense, qui se tient à Gand, terre d’élection du ministre belge de la Défense, Pieter de Crem, sera consacrée essentiellement aux capacités. Sujet pleinement d’actualité à l’heure où les restrictions budgétaires frappent, de plein fouet, plusieurs pays. Ce sera, selon les termes même de Pieter de Crem « une réunion informelle au sens propre », inspirée de la réunion de réflexion qui s’est tenue « à Londres en 2008 dans le cadre de l’OTAN et consacrée uniquement à la transformation ».

Ne pas baisser la garde

Le ministre Belge a entendu, en effet, faire une réunion à « participation limitée ». Après un concert d’accueil à la cathédrale de Saint-Bayon, les ministres devraient ainsi se réunir pour dîner à l’hôtel de ville de Gand, sans personne à leurs côtés. La Haute représentante de l'UE fera simplement une apparition, le soir, en début de réunion, par le biais de la video-conférence (1).

Thème du dîner, un sujet très politique : quelle vision pour l'Europe de la défense ? Que faire du nouveau traité ? Des nouveaux instruments qu’il donne et des objectifs à poursuivre ? Ce sera « une occasion de partager nos visions, notre entendement et nos ambitions » explique Pieter De Crem. « Nous devrons établir le socle, construire les fondations des travaux pour lesquels le Traité de Lisbonne nous donne les instruments. Il est un fait – comme le rappelle diplomatiquement le Ministre – que si le Traité de Lisbonne est entré en vigueur, « l'Union européenne n'a pas encore les moyens d'en tirer pleinement parti, certainement en matière de PSDC. »  Il ne faut, cependant, pas espérer de cette réunion qu'elle débouche sur la Coopération structurée permanente (2). « Les instruments que le Traité met à notre disposition requièrent une analyse complémentaire afin de pouvoir les mettre en œuvre » reconnait le Ministre. Mais, de façon générale, avertit-il « nous ne pouvons avoir moins de vision que ceux qui ont écrit le Traité ».

Développer les capacités à l'heure de la crise

Le lendemain matin, les deux sessions de travail seront consacrées aux « capacités ». La réunion se déroulera alors selon le format « Ministres + 1 » (c'est-à-dire le Ministre avec un conseiller, sans compter les personnes en salle d’écoute). Le Belge entend conduire ce débat non pas de façon « très technique » comme d’habitude, mais davantage comme « une discussion ouverte (permettant) de parvenir à une vision politique claire et partagée du développement de capacités en appui de nos missions de gestion des crises, tant militaires que civilo-militaires ». Une approche qui devra tenir compte des contraintes actuelles. « La crise financière et économique que subissent nos sociétés nous force à rechercher des économies et nous offre l'opportunité de trouver de nouvelles formes de coopération nous permettant de faire plus ou mieux avec moins de moyens ».

A noter que, contrairement à l’habitude, les opérations ne seront pas abordées lors de ce Conseil (il est vrai qu’il n’y a pas vraiment de débat actuellement sur de nouvelles missions militaires). Ce sujet sera réservé à la « réunion formelle » en novembre.

Lire également :
(1) Cathy Ashton, présente à l’informelle défense, … à distance
(2) Le trio de présidences présente sa position sur la coopération structurée permanente

(Nicolas Gros-Verheyde)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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