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La Finlande repousse sa participation à Atalanta à 2011

(BRUXELLES2) Finalement, les Finlandais ont décidé de repousser leur participation dans l'opération anti-piraterie de l'UE à 2011 "au plus tôt". Le navire anti-mines Pohjanmaa ne sera donc pas envoyé dans la région en 2010. Ce pour des raisons financières et juridiques. Sinon l'Afghanistan et le Kosovo restent les deux terrains principaux d'engagement des "soldats de la paix" finlandais.

Difficultés financières et juridiques pour la présence sur place. Le comité gouvernemental pour la politique étrangère de sécurité s'est, en effet, réuni vendredi pour examiner le programme 2010-2011. Et la décision est tombée « En raison des nécessités de limiter les dépenses de la gestion de crise militaire, l’envoi d’un navire finlandais dans la région pourrait se réaliser au plus tôt en 2011 ».
Le coût de l’envoi du navire en Somalie représente environ 8,5 millions d’euros. La difficulté de traduire les pirates devant la justice aurait aussi joué. La Finlande est en effet un des seuls pays à avoir la compétence universelle. Mais, elle est assez réticente sur l'accord signé entre l'UE et le Kenya. Toute la question était donc de savoir que faire de pirates qu'aurait pu appréhendés la frégate finlandaise sur zone. Et cette question ne semble pas tout à fait réglée à Helsinki.

Retrait au Kosovo. Le retrait de la moitié du contingent de la KFOR, 170 soldats sur les 420 déployés au Kosovo vont rentrer au pays, d'ici la fin de l'année. Il en restera donc 250 sur place. Une décision qui s'inscrit dans le cadre de réduction générale de la taille de la KFOR prise à l'OTAN. Par ailleurs, les Finlandais dans la mission "Etat de droit" de l'UE (Eulex) sont 60.

Maintien en Afghanistan. En revanche, la Finlande compte maintenir son effectif en Afghanistan. Actuellement il y a 200 soldats, dont 86 sont venus en renfort pour les élections. Si ceux-ci vont rentrer rapidement, "dans les semaines qui viennent", les autre vont rester - ils sont basés dans le nord de l'Afghanistan (à noter que le contingent finlandais-suédois a particulièrement été visé ces derniers jours par les insurgés. Deux soldats finlandais ont été blessés samedi). L'effectif au sein d'EUPOL Afghnistan devrait rester stable (la Finlande est le
troisième contributeur en nombre de la mission de police de l'UE).

La Finlande reste engagée au Tchad (Minurcat) et en Géorgie (mission d'observation de l'UE). Au total, 700 soldats finlandais participent à des opérations militaires de maintien de la paix ainsi que 150 experts dans des fonction de gestion de crise.

(English summary) On Friday, 9 October, the Cabinet Committee on Foreign and Security Policy discussed Finland’s participation in international crisis management. First decision : due to the military crisis management spending limits, Finland would not be able to send a ship to take part in the EU naval operation (Atalanta) off the Somali coast until 2011 at the earliest. Afghanistan and Kosovo will remain Finland’s key areas in military and civilian crisis management. Of the 200 peacekeepers serving in Afghanistan, 86 participate in the ISAF operation’s support functions helping in the organisation of the country’s elections.

Finland's priority area remains in northern Afghanistan. In terms of the number of peace keepers, Finland ranks third in the EU Police mission in Afghanistan (EUPOL). The strength of the KFOR troops in Kosovo will be reduced. For the time being, Finland will continue in the lead nation role of the Multinational Task Force Centre, but the number of Finnish troops will be reduced too. Participation in the EU’s rule-of-law mission EULEX in Kosovo will be continued with about 60 experts. Finland will also continue to engage in military crisis  management in Chad, and Finland will maintain an important role in the EU’s civilian crisis management operation in Georgia. Some 700 soldiers currently participate in military crisis management operations and 150 experts in civilian crisis management functions.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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