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Une trentaine d’ambassadeurs en cours de nomination

(BRUXELLES2)La première génération d'ambassadeurs de l'UE "new look" portant la marque du nouveau Traité de Lisbonne et Catherine Ashton devrait être connue bientôt. Sans attendre l'établissement du service européen d'action extérieure, le renouvellement des chefs de délégations dans le cadre de la rotation 2010 a déjà commencé. Il y a urgence car certains postes sont vacants dès cet été.

Une trentaine de postes sont en jeu, dont certains sont plutôt prestigieux. Sont ainsi en lice: Pékin (Chine), Johannesburg (Afrique du Sud), Tokyo (Japon), Delhi (Inde),Brasilia (Brésil), Genève (Nations-Unies),le numéro 2 à Washington... Le renouvellement concerne aussi les Balkans - les ambassadeurs/chefs de délégation en Albanie, Bosnie-Herzégovine (1) et Fyrom (Macédoine) - ainsi que plusieurs postes en Afrique (comme Rabat au Maroc).

Concrètement, la sélection a lieu dans le cadre fixé par le gentleman agreement entre les institutions intervenu après l'affaire "Vale de Almeida" (2). A partir des candidatures reçues (très nombreuses, plusieurs centaines, y compris de la Commission), des short list viennent d'être constituées, avec l'accord de la Commission européenne. Et "aucun candidat n'a été inscrit dans cette short-list sans notre accord" précise-t-on à la Commission. Les candidats sont entendus ensuite par un panel de sélection. Au final, les deux ou trois derniers candidats finalistes pour chaque poste seront interviewés par la Haute représentante en personne. Ils devraient entrer en fonction d'ici la rentrée.

Mêler la culture "Boy Scout" à la culture "Real Politik"

Les Etats membres sont sur les rangs et aiguisent leurs candidatures, particulièrement les diplomaties des nouveaux Etats membres, actuellement sous-représentées dans les postes de "tête" des délégations. Les Roumains ont ainsi proposé Viorel Isticioaia-Budur, un sinologue connu (CV à lire ici sur le blog de Menaru). Chez Cathy Ashton on confirme que plusieurs de ces postes pourraient être octroyés - "à égalité de compétences" - par priorité aux représentants des diplomaties nationales Une nécessité pour atteindre l'objectif d'un tiers (40% maximum) de représentants des Etats membres dans le service diplomatique. Une question aussi d'efficacité comme le reconnaît un Haut responsable de la Commission : « Nos chefs de délégations ont plus une âme "boy scout" (l'habitude de gérer et de financer des programmes). L'expérience des diplomaties des Etats membres sera donc appréciable, ils ont une culture "plus Real Politik" pour apporter un sens plus politique dans nos délégations. Il va falloir fusionner les cultures. Mais surtout éviter une collection de diplomaties nationales. »

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Cette dernière nomination pourrait être retardée le temps si une solution peut être trouvée sur le poste de Haut représentant de la communauté internationale (OHR).

(2) lire : Le dossier "Vale de Almeida" fait des vagues au Conseil...

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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