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Ashton définit l’organisation hiérarchique du futur SEAE (2)

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(crédit photo : Conseil de l'UE - Tv)

(BRUXELLES2) Dans son document cadrant le futur service européen d'action extérieure, Cathy Ashton indique aussi comment pourrait être composée la future structure, au point de vue hiérarchique et organisationnelle. C'est-à-dire la première esquisse de l'organigramme. Reste à définir, plus précisément, les rattachements hiérarchiques et, surtout, à remplir chaque case. Les couteaux sont tirés...

NB : la France a présenté au poste de secrétaire général, la candidature de Pierre Vimont, actuel ambassadeur à Washington, ancien directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères (d'abord Michel Barnier puis Philippe Douste-Blazy), il a commencé sa carrière à Londres.

La structure hiérarchique

La structure comportera 4 niveaux hiérarchiques.

- Au niveau supérieur, un secrétaire général. Ce sera une personne "en charge", responsable, et rapportant directement à la Haute représentante/Vice présidente de la Commission, supervisant l'ensemble de l'organisation et la représentant à l'extérieur. Cette appellation renvoie à ce qui existe dans certains Etats membres et dans les autres institutions européennes. Le profil de ce Secrétaire général est défini : combiner de « fortes capacités managériales » et un solide jugement politique ». Il sera flanqué d'un adjoint. Le secrétaire général et le secrétaire général adjoint seront aptes à remplacer la Haute représentant de façon substantielle dans certaines situations. Dans d'autres cas, si la HR/VP ne peut être présente, une « alternative » peut provenir des Commissaires ou des Ministres des Affaires étrangères.

- Les directeurs généraux. Un nombre limité couvrant les fonctions basiques a été identifié, l'existence de directeurs généraux adjoint doit être prévue. Certains d'entre eux auront des responsabilités géographiques, d'autres couvriront la gestion de crises, les questions horizontales, de ressources, de coordination, les communications stratégiques et de planification politique. Quant à la position exacte d'un "Directeur politique" - ou d'une fonction similaire, elle doit (encore) être définie ».

- Les directeurs et conseillers principaux : Leur nombre sera assurer le dédoublement des zones de compétence du secrétaire général adjoint et des directeurs généraux. Certains pourront être attachés directement au secrétaire général.

- les chefs d'unité et conseillers.

Les blocs de compétence

Le service central. Selon les premières indications, le SEAE devrait être composé à la fois d’un noyau central de diplomates et d’experts administratifs, assez important, basé à Bruxelles, d’environ 2000 personnes (le service central). Il reposera essentiellement sur l’ossature de l’actuelle direction générale des Relations extérieures (RELEX) et de certaines unités de la DG Développement - et des services du Conseil des Ministres de l’UE, notamment : sa direction des relations extérieures (Dir E) et son unité politique (voir organigramme actuel). Il intégrera les structures civilo-militaires, mais pas trop, pour qu'ils gardent leur spécificité.

Il regroupera plusieurs blocs de compétence :

- les desks géographiques qui intégreront également les représentants spéciaux avec un mandat géographique ;

- les structures de gestion de crises = Etat-major militaire, SITCEN, CMPD et CPCC ;

- un ensemble d'unités thématiques (droits de l'homme, Etat de droit, non-proligération, questions de sécurité - crime organisé, terrorisme, cyber-sécurité);

- la coordination et les relations interinstitutionnelles ;

- le soutien pour la présidence du Conseil des Affaires étrangères : les services généraux (ressources humaines, service juridique, sécurité) ;

- la diplomatie publique (communication stratégique, dialogue avec la société civile, ONG...) ;

- le planning politique.

A l’extérieur, les « ambassades » de l’Union européenne reprendront, en grande partie, le dispositif déjà déployé par la Commission européenne qui a 134 délégations. Les représentants spéciaux de l’UE "qui ont un mandat géographique" (Soudan, Géorgie, Afghanistan…) seront intégrés.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

Une réflexion sur “Ashton définit l’organisation hiérarchique du futur SEAE (2)

  • Bonjour Nicols !

    merci pour cette présentation très claire et très utile !

    A toiutes fins utiles, sachez que Pierre Vimont a été surtout représentant permanent de la France auprès de l’Union européenne après Pierre De Boissieu et avant Pierre Sellal, et qu’il a non seulement été directeur de cabinet de Michel Barnier et Philippe Douste Blazy mais également celui de Dominique de Villepin, après avoir été Directeur général adjoint des relations culturelles, scientifiques et techniques, directeur de la coopération culturelle, scientifique et technique et directeur de cabinet d’Elisabet Guigou alors ministre déléguée aux affaires européennes ! C’est de loin l’un des meilleurs spécialistes français des questions européennes et internationales !

    Le proposer comme SG du SEAE honore la France ! Le choisir effectivement honorerait l’Union européenne !

    Bonne fin de WE

    PC

Commentaires fermés.

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