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Qui va assurer le Rôle 2 (médical) pour la mission EUTM ?

(BRUXELLES2) C'est une question essentielle. Si les effectifs d'encadrement et de formateurs pour la mission de formation des militaires somaliens en Ouganda (EUTM Somalia) devraient être à peu près fournis (1), il manque encore un point essentiel pour la bonne conduite de la mission : qui va assurer le Rôle 2, les services médicaux sur place ? La question n'est pas résolue. « C'est un problème » reconnaît un expert du dossier.
« Nous attendons une proposition d'un Etat membre. Sinon nous devrons attendre une proposition d'un Etat tiers ou avoir recours à l'out-sourcing (1) ». Elle pourrait être résolue lors du processus de génération de force. Pour l'instant, en effet, il n'existe que des « propositions informelles » des Etats.

Un besoin détecté. La mission d'évaluation avait montré qu'il y avait un besoin de service médical renforcé. Le camp d'entraînement des Ougandais ne disposant que d'une capacité chirurgicale limitée. Certes il ne s'agit pas d'un "rôle 2" complet, comme au Tchad (où il y avait une centaine d'hommes et plusieurs blocs chirurgicaux). Car les risques sont limités. Il n'y a pas d'engagement de troupes. Une double équipe chirurgicale, bien équipée et dotée, avec anesthésie et différents matériels de réveil et réanimation est cependant nécessaire, disposant d'un hélicoptère pour les Evasan (évacuation sanitaire). Car un accident lors d'un entraînement, un accident de tir est tout à fait envisageable, et même largement problable, sur une durée d'un an de mission. Et il faut toujours prévoir le pire : un attentat ou un acte désespéré terroriste. Les milices Al Shabab ont ainsi menacé l'Ouganda de s'en prendre à eux, pour leur faire payer leur soutien important à l'AMISOM et au gouvernement transitoire somalien (GFT). La mission n'est qu'en apparence, sans danger.

(1) 50-60 Espagnols, 30 Français au moins, 10-20 Italiens, autant d'Allemands, etc...

(2) Une solution privée employée en Géorgie, non sans risque d'ailleurs : un ambulancier est mort sur une mine.
Géorgie: une mine explose au passage d'un véhicule des observateurs de l'UE. Bilan: 1 mort

 

 

 

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

2 réflexions sur “Qui va assurer le Rôle 2 (médical) pour la mission EUTM ?

  • La question des antennes médicales de l’AMISOM est (ou était ?) tout aussi précaire. Le contingent Ougandais s’était engagé à deployer un hôpital échelon II. Sans les Etats Unis et leur Dyncor, cette station serait restée très rudimentaire. Ce sont également les américains qui assuraient l’évacuation des blessés vers Nairobi ou Kampala. Peut être que la situation s’est améliorée depuis mon départ (Novembre 2009). D’ailleurs, une lacune constante dans les opérations de maintien de la paix en Afrique est le côté médical. Envoyer une compagnie médicale est une chose, mais a) d’habitude cette compagnie est assez limitée dans ses moyens (sauf les Sénégalais), b) la mission ne tient pas compte du fait que cette compagnie devra soigner beaucoup plus de civils que de membres de la mission. C’est une des recommandations que je n’arrête pas de faire dans mes missions pour la Commission en matière de formation et de préparation de missions.

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