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Les Néerlandais pourraient rester en Afghanistan un an de plus

(BRUXELLES2) Un accord serait en vue au sein de la coalition au pouvoir aux Pays-Bas sur le maintien d'une certaine participation néerlandaise à l'opération de l'OTAN en Afghanistan (ISAF) en 2011. Les partis au pouvoir, qui se déchiraient sur la question, seraient tombés d'accord et ce compromis pourrait être avalisé au conseil des ministres du 12 février, selon le quotidien Elsevier. Ce qui est plus conforme à la stratégie américaine qui ont fait du "surge" en Afghanistan, un axiome de leur nouvelle stratégie de reconquête du territoire.
Les Néerlandais qui ont le lead dans la province d'Uruzgan avaient prévu de retirer leurs troupes d'ici fin 2010.

Le principe du retrait des troupes resterait acquis. Mais il serait simplement étalé dans le temps et synchronisé avec celui des Américains.
Ce retrait serait, en fait, reporté à l'été 2011 quand les premières troupes américains rentreront au pays. Avec maintien sur place d'une force, plus légère, dont le format reste à définir. Cette solution met fin à une controverse interne.
Tandis que le CDA (Chrétiens-démocrates) était partisan d'une extension du mandat en Afghanistan, son allié de gouvernement, le PvDA (socio-démocrates) jugeait que la position de retrait devait être respectée, demandant un début du retour au pays des soldats néerlandais au mois d'août pour se terminer en décembre.

Pression américaine. Les Américains n'ont pas ménagé leurs efforts pour faire revenir les Néerlandais dans le "droit chemin". L'ambassadeur américain auprès de l’OTAN, Ivo Daalder, lui-même natif des Pays-Bas (il n'a été naturalisé Américain qu'en 1994) s'est ainsi exprimé à plusieurs reprises dans les médias locaux. Dernièrement (avant la conférence de Londres sur l'Afghanistan), il s'était rendu, sur place, à Kamp Holland, la base néerlandaise en Uruzgan. Et il y avait vanté, publiquement, "l’approche néerlandaise". « Les Pays-Bas ont acquis quatre ans d’expérience dans la région. Il ne sera pas facile de remplacer cette approche spécifique » avait-il ainsi déclaré selon nos confrères du Telegraaf. « De plus il n’y a personne pour prendre le relais. Les Etats-Unis n’ont pas engagé des troupes supplémentaires pour que d’autres pays puissent partir ou faire moins. Il serait très étonnant qu’un des fondateurs de l’OTAN parte alors que les autres fournissent au contraire plus de soldats. »

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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