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Allez faire de la voile ailleurs…

(B2) Il y a peut-être d'autres endroits pour faire de la voile que dans l'Océan indien au large d'Aden en ce moment !

Le voilier français accompagné par les RHIB de l'Evertsen - crédit : UE / EUNAVFOR Atalanta

Un Français amateur de voile en solitaire, a pourtant été intercepté lundi (7 décembre), dans le Golfe d'Aden, par l'Evertsen, la frégate néerlandaise de la flotte européenne anti-piraterie EUNAVFOR Atalanta ! Il était parti d'Aden et comptait rallier Madagascar... Une promenade de santé ! -:) Plusieurs voiliers de plaisance, français (Carré d'As, Tanit) ou britannique (Lynn Rival), ont déjà été capturés dans la zone dans les derniers mois. Et deux plaisanciers britanniques sont toujours otages des pirates. La zone est, pour l'instant, toujours classée rouge sur l'échelle des attaques pirates.

Un officier français qui se trouvait à bord de l'Evertsen (1) a été "au contact". L'Evertsen a d'ailleurs mis à l'eau ses RHIB pour "accompagner" le voilier. Ayant lui-même participé à l'intervention sur le Tanit, il était "assez motivé" explique-t-on au QG Atalanta. On a, sans peine, à imaginer que le dialogue a été vif et imagé. Le plaisancier a bien tenté d'argumenter : il s'était fait volé tout son argent à Aden (2), son moteur était cassé, et il était pleinement conscient des dangers, etc...

Le militaire a été plus têtu. L'officier a ainsi rappelé au plaisancier les risques de la navigation de plaisance et de la zone et lui a conseillé, fortement, de repenser sa route. Le plaisancier a, finalement, accepté de se détourner vers Djibouti. Du coup, les responsables d'Atalanta ont lancé un appel à la raison pour les plaisanciers : « don’t sail in the dangerzone » (3).

(NVG)

  1. L'Evertsen est le navire amiral pour quelques jours encore de l'opération Atalanta. Il se dirige vers Djibouti pour passer le relais au navire italien, Etna, qui prend la relève à partir du 13 décembre.
  2. Une "coutume locale" apparemment, selon de nombreux marins de plaisance qui ont débarqué dans le port yéménite.
  3. Le contre-amiral qui codirigeait l'opération en début d'année l'avait déjà dit, après la capture du Tanit. Lire : CA Labonne: Eunavfor permet de limiter le risque, pas de le supprimer.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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