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Après le Oui des Irlandais, la chasse aux portefeuilles est entamée

Après le référendum irlandais, le tout Bruxelles s’échauffe autour d’une nouvelle bataille... Qui fera partie de la future Commission européenne ? Seul le
président, José-Manuel Barroso, reconduit dans ses fonctions par le Parlement en septembre, est en effet connu. Mais qui l’entourera, et à quel poste ? Le casting d’automne est ouvert…

Pour le nom, c’est simple. Les gouvernements choisissent qui ils veulent. Ce peut être un ancien ministre qu’on veut récompenser ou… dont on veut se débarrasser, un
poids lourd politique ou… un allié fidèle. Pour le portefeuille, c’est plus compliqué. Car c’est le président de la Commission qui distribue les cartes. Et le choix doit se faire en accord avec
lui et les autres partenaires européens. Tout le monde veut, naturellement, sur un portefeuille de « premier choix » : Concurrence, Marché intérieur, Economie, Justice, Politique
étrangère. Mais un savant dosage entre petits/grands, est/ouest, droite/gauche, est nécessaire. Compliqué…

Alors, à chacun sa technique ! Certains s’y prennent très tôt, estimant que mieux vaut être dans la place que dehors. Le commissaire belge, Karel de Gucht a
ainsi déjà pris ses fonctions, prenant la succession de son collègue Louis Michel, élu député européen, au poste de commissaire au développement et à l’aide humanitaire.

La luxembourgeoise, Viviane Reding, rempile aussi pour un troisième mandat ; ce qui en fait la « vétérante » de l’institution. D’autres font la tournée des popotes.
Les Roumains qui visent l’Agriculture ont ainsi obtenu le soutien de la France, de l’Allemagne et de la Pologne. Belle performance ! Tous, peu ou prou, ont l’art de brouiller les pistes. Par
exemple, on proclame haut et fort son intérêt pour un portefeuille et on essaie d’en lorgner un autre, plus propice à ses intérêts nationaux ou plus prestigieux. Les Espagnols qui ont aujourd’hui
l’Economie pourraient se rabattre sur la politique régionale.

Mais il y a un hic. Presque tous les noms proposés sont des hommes. Et Barroso l’a bien fait sentir aux gouvernements : il veut au moins un tiers de femmes. Du
coup, certains se ravisent. La Ministre grecque des Affaires étrangères, la belle Dora Bakoyannis (*) et son homologue autrichienne, Ursula Plassnik, sont ainsi remontées dans le hit parade des
« nominables ».

(*) candidature qui pourrait être remise en cause par l'arrivée du PASOK (parti socialiste) au pouvoir en Grèce.

(version "courte" parue dans Ouest-France ce matin)


Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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