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Un avion Awacs français en renfort pour Atalanta


(BRUXELLES2) Un avion radar français, Boeing E 3F (que l'on connait mieux sous le nom générique d'Awacs), est en fonction à Djibouti depuis hier (jeudi 27 août) dans le cadre de l'opération européenne anti-piraterie EUNAVFOR Atalanta, avec un équipage de 18 membres et 11 mécaniciens. Venant du 36ème escadron de détection et de contrôle aéroporté (EDCA) d’Avord, il répond à une demande du commandant d'opération d'Atalanta qui souhaitait avoir des moyens plus importants face à la vaste étendue de zone à couvrir (des rivages de la Mer rouge aux Seychelles dans l'Océan indien). Avec la fin des moussons, et les craintes d'une reprise plus offensive des pirates, les capacités de l'Awacs seront bien utiles sur place (lire également "attention au retour offensif").


Ce type d'avion a plusieurs avantages et pourra apporter un complément appréciable portant aux moyens déjà engagés : avions de patrouille maritime P3 Orion (allemand, japonais) ou Dassault Atlantique 2 (français), hélicoptères des navires. Il a une autonomie assez large (entre 8 et 12 heures en vol, sans compter un possible ravitaillement en vol), une vitesse de déplacement rapide (plus de 800 kms/h) et, surtout, une capacité de détection aérienne et maritime de longue portée (400 kms).
En outre, il peut servir de centre de commandement et de contrôle des autres moyens déployés (notamment aérien) ou de relais radio pour les navires. Enfin, toutes les images qu'il recueille peuvent être vues, en temps réel, au Centre national des opérations aériennes, à Lyon, et relayés à Paris, à Balard à l'Etat-Major de l'armée de l'air, voire sur d'autres centres opérationnels (à Northwood au QG de l'Otan ou de EUNAVFOR). Très utile non seulement en matière opérationnelle mais également au niveau politique, voire juridique (comme commencement de preuve pour les poursuites judiciaires).

L'avion devrait y rester deux - trois semaines. Si le test est concluant, l'expérience pourrait être prolongée, d'autres Etats participant à l'opération, ainsi que l'OTAN, disposent de ce type d'appareils.

(Crédit photo : Sirpa Air Cyril Amboise : avion en vol. Sirpa Air / EMA : Cabine de pilotage)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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