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Les Suisses dans Atalanta: c’est lent…


(B2)Les Suisses se hâtent très lentement! L'accord pour une participation suisse à l'opération de lutte anti-piraterie de l'UE "Atalanta" ne pourrait pas avoir lieu avant l'automne. Et encore... C'est du moins le sentiment de plus en plus partagé à Berne.

Fin avril, le Parlement avait déjà averti : "le message du Conseil fédéral et les projets d’arrêté fédéraux n’ayant pas été transmis au Parlement, les commissions ne sont plus en mesure de procéder à l’examen préalable de cet objet pour la session d’été 2009 des Chambres fédérales ; le Parlement ne pourra donc pas rendre sa décision avant la session d’automne 2009". Clair. Le document a finalement été transmis le 20 mai, d'après mes informations. Mais il n'est pas vraiment acquis que le Parlement soit positif lors du débat.

Du coté des partis politiques, ce n'est pas, en effet, l'enthousiasme folichon, selon mes confrères suisses. C'est le moins qu'on puisse dire... Une audition préalable, tenue mi-mai, l'a montré. Bien sûr s'attendre à ce que l'UDC défende le projet aurait été illusoire. Ce parti rejette par principe, au nom de la neutralité, que des soldats suisses défendent des personnes ou des biens étrangers. Mais les démocrates-chrétiens ont boudé les auditions, estimant que le temps accordé à chaque parti (environ 5 minutes) n'était pas suffisant. Même les socialistes et les libéraux démocrates ne sont pas, parfaitement positifs, ils soutiennent l'engagement de soldats suisses «uniquement pour défendre des navires du programme alimentaire mondial ou des bateaux suisses». Mais ils sont opposés à toute modification de la loi d'engagement de l'armée suisse. On se rappelle qu'effectivement le gouvernement suisse (le Conseil Fédéral) a tenté un doublé : autoriser l'envoi de 30 soldats suisses pour la mission Atalanta et modifier la loi militaire, permettant que la Suisse participe aux missions de police de l'UE par exemple. C'est surtout ce dernier élément qui suscite une opposition très nette. Mais qui risque ainsi de "polluer" l'autorisation requise du parlement suisse au premier élément : la mission Atalanta...

(NGV)

(Crédit Photo : Parlement suisse)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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