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Crise automobile, les Régions disent: bougez-vous et arrêtez le bricolage!

(article paru dans Ouest-France, le 14 février)

Faire pression en commun.
La crise automobile, les régions en voient les premiers effets et la subissent. Pas seulement en France. Mais aussi en Allemagne, en Espagne, au Royaume-Uni ou en Pologne. Aussi l’initiative de Jean-Yves Le Drian, le président de la Région Bretagne, de créer au sein du Comité des régions un intergroupe a rencontré l’assentiment immédiat d’une bonne trentaine de régions. « On en attendait une quinzaine, cela été le double. Et d'autres devraient nous rejoindre » explique un proche du breton. Objectif : « agir en commun », explique Le Drian. « Il faut éviter que chacun aille de son côté voir le commissaire chargé de la formation, de l’industrie, de la politique régionale pour négocier pour lui ». Les régions sont aux premières loges.

Un message pour la Commission et le gouvernement. Le message des trente régions est direct et à double détente. A la Commission européenne, ils disent « bougez-vous ». « La crise est violente et durable. Il faut agir rapidement ». Les 30 régions demandent ainsi à José-Manuel Barroso, de réformer le Fonds européen d’ajustement Mondialisation pour qu’il puisse réagir plus vite et de simplifier le système de subventions européennes. Aux gouvernements des 27, les régions alertent : « Arrêtez de faire du bricolage, chacun dans votre coin. Mesurez l’ampleur du désastre. Et préparons ensemble la nouvelle donne de l’écomobilité. Un peu comme l’a fait Obama aux Etats-Unis. » explique Le Drian. Et d’ajouter : « Il faut un plan européen pour
l’industrie automobile
».

Accorder des aides aux entreprises en imposant une condition liée à l'emploi, c'est logique. Quant à la querelle du protectionnisme qui a opposé violemment la République tchèque et la France, les régions n’ont pas pris partie encore. Mais le président de la région Bretagne considère « que ce n’est pas illogique d’Imposer certaines contreparties liées à l’emploi à
l’entreprise qui reçoit une aide. Et que l’argent public soit affecté à de l’emploi industriel sur son territoire.
» Un propos que conteste le porte-parole de la Commission européenne interrogé par Ouest-France : ce type de clauses « est contraire au principe de libre circulation du Traité ».

(NGV)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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