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Géorgie: la Commission fait le point sur la situation humanitaire

(B2) Si la situation humanitaire en Géorgie est encore difficile, elle semble désormais sous contrôle des organisations humanitaires (internationales ou non gouvernementales). Ce point sera cependant à l'ordre du jour du sommet européen extraordinaire du 1er septembre à Bruxelles.

L'aide est arrivée de façon assez rapide et en grand nombre. En trop grand nombre parfois, l'arrivée massive de l'aide américaine vers Tbilissi a ainsi obligé le PAM (programme alimentaire mondial, une agence des Nations-Unies) à interrompre ses distributions pour laisser la place à celles d'UsAid... (selon une des organisations présentes sur place).

Un problème d'accès en Ossétie du Sud
La situation est plus délicate dans la "zone de sécurité" russe autour de l'Ossétie et en Ossétie du Sud même. Où seule une organisation, partenaire de l'Union européenne, - le Comité international de la Croix-Rouge -, a accès à cette région (depuis le 21 août). Aucune autre organisation n'y a accès pour l'instant. L'Office européen d'aide humanitaire (ECHO) a bien proposé d'envoyer un de ses experts sur place (du bureau de Moscou). Mais cette demande n'a pas reçu encore d'accueil positif des autorités russes. Celles-ci n'y tiennent pas vraiment. La Russie préférerait en fait que toute l'aide transite par le ministère russe des secours d'urgence (Emercom) qui a déployé, comme l'expliquait l'ambassadeur de la Russie à l'Otan, V. Rogozine, avant son rappel à Moscou, "des moyens importants sur place. Il est important que les ONGs s'adressent à lui. Elles bénéficieront ainsi de facilité douanières notamment".

Des dégâts assez lourds et des risques "d'après-conflit" toujours présents
Le bilan humanitaire peut être dressé, d'après différentes sources, compilées par les autorités européennes. Le niveau des destructions en Ossétie du Sud est "substantiel" (source : HCR, Conseil de l'Europe). Il existe toujours un risque
de mines ou d'objets non explosés, particulièrement autour de Gori. Une partie de la deuxième tranche d'aide (5 millions) décidée par la Commission européenne sera consacrée au déminage. 158 700 personnes ont été affectées par le conflit (source Onu). Il y a : 97.983 personnes déplacées - du coté géorgien (enregistrés par le ministère géorgien des Réfugiés) ; 14 872 réfugiés
d'Ossétie du Sud sont toujours dans les départements du sud de Russie et 22.582 personnes sont déjà retournées en Ossétie du Nord (source : Emercom).

(NGV)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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