B2 Le Quotidien de l'Europe géopolitique. Actualité. Dossiers. Réflexions. Reportages

Actu BlogDéfense nationale

Le général Camporini (Italie) sonne l’alarme: nos dépenses militaires sont au minimum!

(B2) Les dépenses militaires en Italie ne sont pas suffisantes, selon le chef d'Etat major italien, le général Vincenzo Camporini, qui pousse un cri d'alarme relaté par le quotidien italien (conservateur) Corriere Della Serra. "

La situation, depuis des années critique, risque de s'aggraver". Comme l'a indiqué le ministre (de la Défense), Ignazio la Russa, un taux de "1,25 % serait adapté". (Or) Nous n'arrivons pas au 1 % minimal  et avec le budget 2009 nous descendrons encore". Ironiquement, Camporini cite Douglas MacArthur, le général américain qui, après la reddition du Japon, soulignait que les dépenses militaires de l'empire du Soleil levant ne devaient pas dépasser le 1 % du produit intérieur brut (PIB), seuil minimum de capacités défensives.

Autre problème, pour Camporini:"Nous consacrons 70% de nos ressources pour payer les traitements (du personnel), alors qu'en théorie, la répartition doit être 50% pour les personnels et 50 pour les exercices et investissements. Ce qui reste ne permet pas de se doter des moyens nécessaires et de préparer bien les hommes".

Avec des ressources aussi "limitées", il faut donc cerner "nos priorités" indique le général qui met en avant : le développement des avions sans pilote (Uav) "utiles pour la reconnaissance", le contrôle des mers "essentiel pas seulement pour contrer l'immigration clandestine mais aussi pour garantir les échanges commerciaux et empêcher le trafic d'armes", les véhicules terrestres type Lynx et les hélicoptères "dont dépend la mobilité souhaitée par l'Otan".

Le général pointe aussi la faiblesse de l'engagement dans la recherche. "En dépensant 59 millions d'euro pa an nous sommes inexistants, là la France y consacre 700 millions d'euros". Et il met en avant le nécessaire changement de mentalité qu'implique l'informatisation des unités. "La technologie et la distribution de l'information forcent à repenser la hiérarchie. Les commandants devront accepter de laisser aux échelons inférieurs une certaine autonomie de décision". Si la "digitalisation" des unités est en cours, il faudra "encore 6-7 ans pour avoir une brigade opérationnelle" selon lui.

(NGV)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

s2Member®