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L’armée suisse, victime des Tiques… et prise dans la tourmente

(B2) ... ce n'est pas une blague. Mais un communiqué très officiel de l'administration fédérale suisse qui l'affirme, très sérieusement. Un groupement spécialisé dans la guerre électronique a subi une attaque de tiques qui ont décimé ses rangs. Laissons les Suisses raconter eux-mêmes :  "Pendant la nuit du 2 au 3 juillet 2008, le groupe GE 3 des Forces aériennes (GE = guerre électronique) a effectué un exercice de bivouac avec 240 militaires  (mil) dans un bois situé dans la région d’Ossingen (ZH). Au cours de cet exercice, qui était organisé dans le cadre de l’instruction générale de base, 48 militaires ont été victimes de piqûres de tiques, et cela malgré les mesures prophylactiques qui avaient été prises. Un commandant de compagnie présent sur les lieux, médecin dans le civil, a apporté les premiers secours aux personnes atteintes. Les risques liés aux tiques avaient fait l’objet d’une discussion avant l’exercice. Comme mesures prophylactiques, les militaires avaient reçu l’ordre de porter leurs vêtements soigneusement fermés et d’utiliser des insecticides. Les personnes atteintes ont été placées sous observation médicale."  En fait, 70 militaires ont été atteints, comme on l'a appris un peu plus tard (2e communiqué). Et une enquête officielle "en complément de preuve" a été diligentée par le commandant ad intérim des Forces aériennes suisses pour connaître les "circonstances exactes de l'exercice de bivouac" (3e communiqué).

Trêve de plaisanterie, les tiques - très actives dans nombre de régions européennes - peuvent transmettre plusieurs maladies, notamment la borréliose et une de ses variantes la maladie de Lyme. Et le risque doit être pris au sérieux. De là à communiquer sur un incident de cette nature... En fait, l'armée suisse est actuellement traumatisée par un accident de canot sur la Kander qui a couté la vie à cinq de ses hommes le 12 juin dernier. Et ceci explique sans doute cette avalanche de communiqués. Le commandant de corps Walter Knutti, le chef des Forces aériennes, avait remis sa démission, suite à cet accident.

Une armée prise dans la tourmente. Comme si cela ne suffisait pas, le chef d'Etat de l'armée suisse, Roland Nef, est pris à son tour, dans une tourmente plus... personnelle. Il n'aurait pas déclaré lors de son recrutement être l'objet d'une plainte de son ex-compagne pour contrainte, et a été "suspendu jusqu'au 20 août" (date du prochain conseil fédéral) par le Conseiller fédéral (ministre) en charge de la Défense, Samuel Schmid, personnage apparemment haut en couleur (lire l'article du Matin).

(NGV)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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