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Dernière phase test pour le GPS européen

(publié dans Ouest-France)

Galileo, le GPS européen, va connaître une nouvelle étape décisive, dimanche. Après plusieurs années de complications politiques et techniques, un satellite test va être lancé du site de
Baikonour (Kazakhstan). Le lancement sera piloté du centre de contrôle de l’Agence spatiale européenne, à Fucino (Italie). Objectif : procéder aux derniers réglages avant le lancement des
premiers satellites opérationnels.

Quel est l’avantage de Galileo sur le GPS actuel ? Galileo est basé sur la même technologie que le GPS. Mais il offre un degré de précision supérieur (quelques mètres au lieu de 10
mètres). Et, surtout, il a une fiabilité supérieure. De plus, il sera reçu sans aléa dans les villes et dans les régions situées aux latitudes extrêmes.

Quand le système sera accessible ? L’objectif fixé par la Commission européenne est : 2013. Les quatre premiers satellites « actifs » seront lancés au premier semestre de 2010 pour
atteindre 30 en 2013.

GPS et Galileo sont-ils compatibles ? Un usager pourra recevoir les signaux GPS et Galileo sur un seul et même récepteur. Mais, pour cela, il faudra avoir un récepteur bimode, donc se
rééquiper. Mais d’ici 2013, notre bon vieux Gps sera démodé…

Pourquoi un système européen ? Outre l’avantage technique, l’intérêt est d’ordre stratégique : assurer l’indépendance européenne en matière d’utilisation satellite et ne plus dépendre du
système américain. Le GPS avait, en effet, été restreint lors de la guerre d’Irak. L’enjeu est aussi industriel au moment où le Gps américain, le russe Glonass se modernisent et les Chinois se
lancent dans la course.

Comment çà marche ? Chaque satellite de la constellation est équipé d’une horloge atomique mesurant le temps avec une extrême précision. Le récepteur au sol, intégré par exemple dans un
téléphone portable, possède pour sa part en mémoire les coordonnées précises des orbites de chacun des satellites de la constellation. En lisant le signal qui lui arrive, il détermine le temps
mis par le signal pour arriver jusqu’à lui et calcule la distance. Dès qu’un récepteur au sol reçoit les signaux d’au moins quatre satellites simultanément, il peut calculer sa position exacte.

Combien cela coûte ? Le coût de développement et de déploiement de GALILEO, incluant la fabrication et le lancement de trente satellites et la mise en place d'une composante terrestre, est
évalué entre 3,2 et 3,5 milliards d’euros., soit environ 7 euros par citoyen.

Comment Galileo est financé ? Après avoir tenté un financement mixte, privé-public, sous forme de concession, la Commission européenne a décidé de faire financer le déploiement du système,
jusqu’à 2013, par le budget communautaire. Une formule qui a recueilli l’accord de tous Etats membres, l’année dernière, et l’aval du Parlement européen, mercredi dernier.

Qui construit Galileo ? Le satellite test – un cube de 500 kg – est construit par Astrium et Thales Alenia Space. Pour les autres satellites, dans appels d’offres vont être lancés dès cet
été, divisés en plusieurs lots, pour n’exclure aucun industriel européen de cette « aventure ». Chaque lot sera attribué à un chef de file industriel, obligé d'en sous-traiter 40%. L’européen,
EADS, les français Thales et Alcatel, l’allemand Astrium ou le britannique SSTL sont sur les rangs.

Quelles retombées économiques ? Selon certaines études, GALILEO créera quelque 150 000 emplois et le marché de services et d'équipement qui en découlera est estimé à environ 9 milliards €
par an.

Nicolas GROS-VERHEYDE.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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