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La proposition Lagardere sur les parachutes dorés : impossible

(B2) « De quoi vous me parlez ? » L'étonnement est plus que de mise à la Commission européenne quand on évoque la proposition d'Arnaud Lagardère, le patron du groupe du même nom, et actionnaire (entre autres) d'EADS, d'avoir une législation européenne sur les 'parachutes dorés' (primes et autres avantages versés à des dirigeants d'entreprises).

« Sauf à changer le traité - répond la porte-parole du commissaire européen, Vladimir Spidla -, cela n'est pas possible actuellement ». L'article 137 du Traité européen qui permet aux institutions communautaires, d'agir par voie législative ou de coopération, par exemple pour la protection des travailleurs en cas de licenciement, « ne s'applique pas... aux rémunérations ».

Au surplus, la Commission n'a aucunement de légiférer sur la question. Elle a ainsi abandonné toute velléité d'établir un cadre européen sur les licenciements individuels, comme envisagé un moment, et n'a toujours pas mené à bien la révision de la directive de 1975-1998 sur les licenciements collectifs, promise dans l'agenda social en 2005.

L'émotion était née quand on avait appris les conditions du départ de Noel Forgeard, le patron d'EADS, la maison mère d'Airbus : une 'prime' de 8,5 millions d'euros, soit environ trois fois son salaire annuel (2,33 millions). Une somme, prévue dans son contrat. Mais qui avait choqué, en pleine campagne électorale, alors qu'Airbus annonçait un plan de compression de personnel de 10.000 emplois dans toute l'Europe.

(NGV)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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