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Un analyste au coeur de l’hémicycle

(Archives B2) Jacques Nancy, Monsieur « Alchimie électorale » L’homme qui va appuyer sur le bouton pour afficher les résultats dans toute l’Europe est un Français. Jacques Nancy, ancien porte-parole de la présidente Nicole Fontaine, est un parfait connaisseur des institutions européennes. Il en est à sa cinquième soirée électorale européenne. Mais, toute la journée, hier, il était invisible. Et pour cause !

Retranché, dans un petit bureau, perché au-dessus de l’hémicycle, il s’est mis hors de la portée des gêneurs et des journalistes. C’est là où nous l’avons retrouvé, malgré tout, toujours aussi affable. Jamais, une élection « n’a été aussi teintée d’inconnus » nous explique-t-il. « 25 pays qui votent dont dix pour la première fois. Avec des systèmes électoraux aussi différents les uns que les autres ». A cela, il faut ajouter une pléïade de nombreux partis difficilement classables, souverainistes, nationalistes. Et une recomposition du centre. Une véritable « alchimie électorale » explique-t-il, avant de nous laisser... La tension monte. A quelques heures de la fin du vote, le système informatique ne fonctionne toujours pas encore parfaitement…

Un institut de sondage

Pour la première fois, le Parlement européen a fait appel, de façon massive, à un institut de sondage. Avec ses deux autres collègues, estimateurs, Leendert de Voogd (analyse d'EOS Gallup Europe) occupe trois salles dans une salle perchée au-dessus de l’hémicycle du Parlement. « Nous travaillons en liaison avec des instituts de sondage installés dans tous les pays européens, la Sofres pour la France, qui effectuent des sondages en sortie de bureau de vote. Dix personnes synthétisent les résultats dans notre QG situé à Wavre (banlieue de Bruxelles) ».

Il appréhende le pari engagé : donner dès 22h45 une image aussi fidèle que possible de la nouvelle assemblée. « Nous avons fait des modules qui pourront répartir les différents résultats obtenus — environ 1/3 de résultats définitifs et 2/3 de sondages sortie des bureaux de vote —, dans un quotient électoral et les convertir en sièges des députés. » D’où la présence de six politologues à cette opération réputée d’autant plus complexe que ce sont les pays les plus « imprévisibles », comme l’Italie et la Pologne, qui fermaient justement leurs portes des bureaux de vote, le plus tard, à 22h.

Propos recueillis par Nicolas Gros-Verheyde - Paru dans France-Soir, juin 2004

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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